Après la dissolution, la France va-t-elle rester un partenaire économique fiable ?

Les résultats des élections européennes ont provoqué un séisme politique dont les répercussions se feront immanquablement sentir sur l’économie. Si la forte poussée de l’extrême droite et du Rassemblement national (RN) était attendue, l’annonce par le président Macron d’élections législatives anticipées, elle, ne l’était pas.

Il en résulte de profondes incertitudes : sur la nature du prochain gouvernement français et, entre-temps, sur la capacité de la deuxième économie de la zone euro à rester un partenaire fiable sur la scène européenne – à un moment où il serait bon de collaborer étroitement pour parvenir à des accords, notamment dans les domaines de l’armement et du commerce.

De nombreuses paralysies dans le pays

Lundi [10 juin], si les investisseurs et les marchés financiers ne sont pas restés plongés dans la stupeur, la nervosité sur l’avenir politique de la France était aussi manifeste que légitime. La fragmentation de la société et des partis est déjà source de nombreuses paralysies dans le pays. Il n’existe aucun consensus sur le juste niveau de l’immigration et les crises successives – “gilets jaunes”, pandémie, agriculteurs, explosion des coûts de l’énergie – n’ont pu être apaisées qu’à grand renfort de subventions, poussant la dette publique à des sommets inédits.

Les milieux économiques voient toujours Emmanuel Macron d’un bon œil, lui qui a adopté des réformes importantes et incontestablement fait preuve de plus de clairvoyance que le gouvernement allemand, si profondément borné. L’adhésion aux idées du Rassemblement national (RN) reste faible chez les chefs d’entreprise. Mais Macron n’est plus le modernisateur libéral et promondialisation qu’il était en 2017.

Alors que la France est en tête en matière de dépenses publiques au niveau européen, certaines voix, y compris dans le camp de Macron, appellent à augmenter les impôts pour combler ces déficits toujours plus béants ; on pratique l’interventionnisme d’État et on met en avant des concepts diffus comme la “souveraineté nationale” plutôt que le libre-échange. Ces évolutions sont déjà suffisamment inquiétantes pour ne pas être redoublées par le spectre d’un Premier ministre issu de l’extrême droite.

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