Après le couronnement de Charles III, les regrets de la police de Londres

LONDRES - Sorry. La police londonienne a indiqué lundi 8 mai dans la soirée « regretter » que les six manifestants anti-monarchie arrêtés samedi en amont des célébrations du couronnement de Charles III n’aient pas pu manifester comme ils l’avaient prévu. Aucune poursuite ne sera engagée à leur encontre, a ajouté la police.

Tôt samedi matin, six membres du groupe anti-monarchie Republic, dont leur leader Graham Smith, ont été arrêtés dans le centre de Londres alors qu’ils se rendaient à Trafalagar Square pour manifester au passage du roi. La police avait également saisi leurs pancartes. Ils ont été libérés seize heures après leur arrestation, ce qui a suscité de vives critiques.

La police londonienne s’est justifiée en longueur dans un communiqué en expliquant avoir arrêté six personnes « soupçonnées d’être équipées pour s’enchaîner ». En vertu d’une loi entrée en vigueur mercredi, critiquée jusqu’à l’ONU, la police britannique peut arrêter des personnes en possession de matériel susceptible d’être utilisé pour s’enchaîner sur la voie publique, une technique de protestation et de blocage régulièrement utilisée par les militants climatiques au Royaume-Uni.

Comme ce membre d’un groupe anti-monarchie, plusieurs opposants à Charles III avaient été interdits de manifestation, samedi avant la cérémonie du couronnement.
Comme ce membre d’un groupe anti-monarchie, plusieurs opposants à Charles III avaient été interdits de manifestation, samedi avant la cérémonie du couronnement.

La police londonienne ajoute toutefois dans son communiqué que « l’enquête n’a pas pu prouver l’intention d’utiliser (les objets saisis) pour s’enchaîner et perturber la manifestation. » « Nous regrettons que les six personnes arrêtées n’aient pas pu rejoindre le groupe de manifestants à Trafalgar Square et ailleurs sur le parcours du cortège », conclut Scoland Yard.

Le leader des anti-monarchie n’accepte pas les excuses

Interrogé sur le sujet, le Premier ministre britannique Rishi Sunak n’a pas voulu critiquer la police a rappelé qu’elle était « indépendante », rapporte le Guardian. Il a estimé « qu’il n’était pas dans son rôle d’interférer dans leurs décisions opérationnelles », mais qu’il était du devoir du gouvernement « de donner à la police le pouvoir de pouvoir s’occuper des perturbations sérieuses ».

« Bien sûr les gens ont le droit de protester librement, mais pacifiquement. Mais c’est aussi le droit des gens d’avoir le droit de vivre leur vie sans connaître de perturbations », a-t-il ajouté.

L’arrestation de Graham Smith et des cinq autres membres de Republic a été vivement critiquée par les centaines de manifestants anti-monarchie qui s’étaient rassemblés pour huer le carrosse transportant Charles III à l’abbaye de Westminster. « C’est quelque chose que l’on s’attend à voir à Moscou, pas à Londres », avait également réagi l’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch.

Graham Smith a indiqué sur Twitter que trois policiers s’étaient rendus à son domicile lundi soir et ont présenté des excuses. « L’excuse n’est pas acceptée », a-t-il indiqué. Plus tôt dans la journée, il avait critiqué la nouvelle loi sur l’ordre public, introduite selon lui « pour leur donner le pouvoir de nous arrêter sous n’importe quel prétexte futile ». « Nous n’avons plus le droit de manifester dans ce pays, nous n’avons qu’une liberté de manifester avec l’autorisation de policiers et d’hommes politiques », a-t-il affirmé sur la BBC.

Au total, la police londonienne a procédé à 64 arrestations le jour du couronnement du roi, dont des militants environnementaux.

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