Après cinquante ans de labeur, “City” ouvre enfin au public dans le désert du Nevada

Arpenter City, c’est avoir “un peu l’impression de se trouver plongé dans un film de John Cassavetes : l’improvisation fait loi, pas de scénario écrit à l’avance”, prévient The New York Times. Sur le site, en effet, “pas de belvédère prévu, pas de point de vue englobant tout d’un seul coup d’œil, pas de carte, pas de point de départ ni d’arrivée.

À partir de ce 2 septembre, dans le désert du Nevada, les visiteurs pourront découvrir – et se perdre – dans City. Une œuvre monumentale de l’Américain Michael Heizer. Et une création déroutante, considère l’hebdomadaire britannique The Observer. “Cette sculpture n’étant pas à caractère rituel, elle peut se permettre de ne pas être entièrement compréhensible ni forcément utile. Sa plus grande force réside sans doute dans sa seule présence.”

Une chimère devenue réalité

Aux deux extrémités de “City”, une monumentale œuvre de land art exécutée par Michael Heizer dans le désert du Nevada, figurent des constructions en béton. Ici, la structure Complex One, photographiée en mai 2022.. photo TODD HEISLER/NYT
Aux deux extrémités de “City”, une monumentale œuvre de land art exécutée par Michael Heizer dans le désert du Nevada, figurent des constructions en béton. Ici, la structure Complex One, photographiée en mai 2022.. photo TODD HEISLER/NYT

En chantier depuis cinquante ans, à trois heures de voiture au nord de Las Vegas, City avait dans le monde de l’art la réputation d’une chimère. Peu escomptaient la voir un jour achevée et ouverte au public. Longue de 2,4 kilomètres et large de 800 mètres, elle constitue “probablement la plus grande œuvre d’art contemporain de la planète”, évalue The Art Newspaper. Une structure de taille à rivaliser avec “des sites anciens comme les monticules amérindiens, les métropoles mésoaméricaines et les lieux de dévotion égyptiens”, détaille le magazine spécialisé.

Pour le magazine britannique The Economist, c’est sans doute “l’un des plus ambitieux projets de land art” jamais exécutés. Avec Robert Smithson ou James Turrell, Michael Heizer est l’une des figures de proue de ce mouvement – apparu dans les années 1960 – “inspiré par les photos de la Terre flottant au milieu d’une mer d’obscurité, qui avaient été transmises par les missions spatiales Apollo”, rappelle le magazine britannique.

Aux États-Unis, des artistes avaient alors commencé à travailler en extérieur, utilisant la roche et la terre comme matériaux premiers, pour proposer “l’équivalent de l’action painting (peinture gestuelle) de Jackson Pollock, mais avec de la terre”.

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