Après Carrefour, Leclerc n’exclut pas de retirer ces marques populaires de ses rayons, mais…

Michel-Édouard Leclerc s’est dit « tenté » de faire comme Carrefour et de retirer les produits trop chers des rayons.
franceinfo / Capture d’écran Michel-Édouard Leclerc s’est dit « tenté » de faire comme Carrefour et de retirer les produits trop chers des rayons.

ÉCONOMIE - Pas totalement convaincu. Alors que le distributeur Carrefour a annoncé mercredi qu’il arrêterait de vendre des produits de la marque PepsiCo dans ses supermarchés, pour protester contre la hausse des prix demandée par l’industriel, Michel-Édouard Leclerc s’est dit « tenté » de faire pareil, ce jeudi 4 janvier sur franceinfo. Mais avant cela, il préfère utiliser d’autres moyens de persuasion pour lutter contre l’inflation.

« Nous ne vendons plus cette marque pour cause de hausse de prix inacceptable. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée », sera-t-il désormais écrit dans les magasins Carrefour, sur tous les produits vendus par le groupe PepsiCo, dont ceux de la marque Lipton, le Pespi, les chips Lay’s, les Doritos ou encore les biscuits apéro de Bénenuts.

Réagissant à cette mesure radicale ce matin sur franceinfo, Michel-Édouard Leclerc explique avoir déjà tenté le boycott de certains produits « une à deux fois par an », mais que ce n’est « jamais un jeu gagnant ». « Les consommateurs ne veulent pas payer cher, mais s’ils n’ont pas leur produit, ils vont chez les concurrents », a-t-il justifié, appuyant sur le fait qu’il n’était pas favorable au « name and shame ».

Le patron de Leclerc explique aussi qu’il a, contrairement à Carrefour, une autre corde à son arc pour faire plier les industriels, à savoir que son groupe est, selon lui, « le seul distributeur à avoir eu un accroissement en volume ». Pour lui, promettre aux multinationales qu’elles vont « refaire des volumes » est « moins brutal qu’une éviction ».

« Mettre les gants de boxe »

Michel-Édouard Leclerc n’écarte en revanche pas de retirer des produits de ses rayons sur le long terme et assure qu’il va « mettre les gants de boxe » face aux industriels dans le cadre des négociations commerciales annuelles, qui doivent être conclues le 15 janvier. Il accuse les multinationales de vouloir faire grimper les prix de manière « incongrue » : « 23 % sur l’huile », « 11 % sur les tablettes de chocolat, 10 % sur les sauces chaudes, 18 % sur les jus de fruits, 8 % pour le champagne ».

Pour le patron de Système U, Dominique Schoelcher, l’objectif de la dernière ligne droite des négociations avec les fournisseurs est clair : « aller chercher des baisses de prix sur les produits dont les matières ont baissé », a-t-il expliqué sur BFMTV mercredi. Optimiste, il assure qu’en 2024, les produits à base de blé, dont le prix a déjà reculé cette année, devraient être plus accessibles en rayons. « Pour les pâtes, pour les gâteaux, il y aura un impact favorable », promet-il.

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