Après les César et l'affaire Polanski, Adèle Haenel reste mobilisée: "On continue de gueuler"

Sept mois après la cérémonie polémique des César, l'actrice sort du silence au micro d'Augustin Trapenard.

Elle s'est peu exprimée depuis la cérémonie des César, au cours de laquelle elle avait quitté la salle Pleyel en s'exclamant "la honte" après la victoire de J'accuse de Roman Polanski. Sept mois après, Adèle Haenel revient dans l'actualité avec un nouveau film, Les héros ne meurent jamais, en salles ce mercredi 30 septembre.

Interrogée ce lundi dans Boomerang par Augustin Trapenard sur son engagement, la comédienne que l'on a par ailleurs vue mobilisée le 2 juin dernier à la manifestation de soutien à Adama Traoré devant le tribunal de Paris explique:

"On reste debout et on continue de gueuler. Il y a un vrai dynamisme dans la société française aujourd'hui, malgré tout, et j’ai envie de faire partie de ce peuple-là, en fait".

Tout en professant son admiration envers Assa Traoré, Aïssa Maïga et Céline Sciamma, la réalisatrice du Portrait de la jeune fille en feu, Adèle Haenel explique que sa décision de prendre la parole, pour dénoncer le sexisme du cinéma français, était "une question de survie".

Questionnée sur la présence de Roman Polanski parmi les membres de la nouvelle liste du conseil d'administration de l'association des César, Adèle Haenel se contente de répondre : "Quel vieux truc". Elle ajoute cependant avoir été "très touchée" par "Désormais on se lève et on se barre", le texte de Virginie Despentes publié en mars dans Libération pour la soutenir, et de la manière dont les militants et militantes s'en sont emparés : "Ça m'a donné de la force", confie-t-elle.

Gérard Darmanin, une nomination "choquante"

L'actrice, pour qui le cinéma est "un instrument de lutte", qui "remet en question la spontanéité de notre grille de lecture habituelle", veut lutter avec ses choix contre les inégalités qui existent dans notre société.

"Quand on prend la parole, on se radicalise dans ses choix artistiques. Cela ne permet plus vraiment une zone grise où le sens n’est pas très clair. Mais même si on est deux ou trois face à une foule, on ne se sent plus seuls", assure-t-elle.

Adèle Haenel dit également vouloir lutter contre le système "froid" de la justice, pourtant animé par "une belle ambition", et s'indigne contre la nomination "très, très problématique" et "choquante" de Gérard Darmanin au ministre de l'Intérieur : "C'est une insulte à une partie de la population qui s'est soulevée pour l'humanisme", dit-elle en référence à l'accusation de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance qui vise Gérard Darmanin.

La star du Portrait de la jeune fille en feu, récit d'une romance entre deux femmes au XVIII siècle, dit vouloir désormais "faire le récit de nos histoires". Actuellement sans projet au cinéma, elle sera prochainement sur scène pour jouer la pièce L'Etang de Robert Walser, au Festival d'Automne.

Article original publié sur BFMTV.com

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