Après avoir été interrompue, une réunion de la droite nationaliste à Bruxelles finalement autorisée

Une réunion controversée de la droite nationaliste européenne à Bruxelles a pu finalement pu se tenir ce mercredi 17 avril après la décision du Conseil d'Etat belge d'invalider l'arrêté d'interdiction pris mardi par la commune hébergeant l'événement.

Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, principale tête d'affiche de la réunion, s'est félicité de ce dénouement, voyant dans cet épisode une preuve de "l'oppression croissante contre ceux qui défendent les libertés". Cette tentative d'interdiction illustre le fait qu'"en Europe, et en particulier à Bruxelles, la liberté est en danger", a-t-il estimé.

"Droit à se réunir"

L'interdiction décidée par le bourgmestre de la commune bruxelloise de Saint-Josse, l'élu socialiste Emir Kir, avait été dénoncée par plusieurs chefs de gouvernement européens dont le Britannique Rishi Sunak et le Belge Alexander De Croo comme une atteinte à la liberté d'expression et de réunion.

Ce mercredi matin, le Conseil d'État belge, la plus haute juridiction administrative du pays, a décidé de suspendre cet arrêté, ciblé par un recours des organisateurs de la "National Conservatism Conference" ("NatCon").

Dans son arrêt, il a estimé que "le droit constitutionnel de se réunir pacifiquement" avait été ignoré par le bourgmestre. Ce dernier a motivé essentiellement son arrêté en mettant en avant "les risques de troubles de l'ordre public causés par les manifestations d'opposants pouvant conduire à de graves affrontements", a rappelé la juridiction.

Mais "en pareils cas il convient de prendre des mesures pour contenir les manifestations sur la voie publique plutôt que d'interdire une réunion privée. L'autorité doit au moins s'efforcer de protéger les personnes qui entendent exercer leur droit à se réunir, inscrit dans la Constitution", a ajouté le Conseil d'Etat.

État-nation, enfants, foi et famille

Parmi les autres personnalités de la famille nationaliste invitées à s'exprimer à la "NatCon" figuraient le Britannique Nigel Farage, champion du Brexit, et Éric Zemmour, ex candidat à la présidentielle française.

Thèmes annoncés des débats: "Le retour de l'Etat-nation", "Sauvez les enfants!" ou encore "Ma foi et la famille en crise".

Éric Zemmour qui s'était vu barrer l'accès au lieu de la conférence ce mardi après-midi par un cordon de police a pu y rentrer mercredi matin, tout sourire devant les caméras. Il a fustigé "le coup de force illégal et liberticide" du maire Emir Kir.

De son côté le maire de Saint-Josse a admis que la décision du Conseil d'Etat permettait à l'événement de se poursuivre pour sa deuxième journée dans une salle de réception de sa commune. Mais "la question de la sécurité reste néanmoins posée. J'ai pris mes responsabilités en tant que bourgmestre pour prévenir tout débordement", a-t-il estimé.

Article original publié sur BFMTV.com