Après l’incendie près d’Argelès-sur-Mer, les vacanciers du camping des Chênes-Rouge ont tout perdu

Saint-André, Argelès-sur-Mer et Sorède ont été touchés par un violent incendie qui a parcouru environ 500 hectares. Des milliers de vacanciers ont dû être évacués.

Une maison à Saint-André, près d’Argelès-sur-Mer, carbonisée après l’incendie du 14 août 2023.
Une maison à Saint-André, près d’Argelès-sur-Mer, carbonisée après l’incendie du 14 août 2023.

INCENDIE - Leurs affaires ne sont plus que des cendres. Les vacanciers du camping des Chênes-Rouge situé à Argelès-sur-Mer, dans les Pyrénées-Orientales, ont presque tout perdu après avoir dû évacuer les lieux face à l’avancée de l’incendie qui a brûlé près de 500 hectares lundi 14 août, avant d’être maîtrisé ce mardi 15 août.

Ce mardi, ils sont plusieurs à raconter au Parisien ou à TF1 leur désarroi. À l’image de Valérie, arrivée avec son mari dimanche. « On a les clés du camping-car, c’est tout ce qu’il nous reste », déplorait-elle dès lundi soir auprès du Parisien. L’incendie, dont la cause reste inconnue, mais qui est désormais sous contrôle, a mobilisé jusqu’à 650 pompiers. Un soldat du feu a été grièvement blessé, mais était hors de danger ce mardi après-midi, a fait savoir le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu, présent sur place.

Au total, quatre campings ont été évacués et les quelque 3 000 vacanciers ont été accueillis dans des gymnases. « Certains ont tout perdu, des personnes arrivaient en maillot de bain », raconte toujours au Parisien Bernadette Michalak, une élue chargée de l’accueil au gymnase d’Argelès.

« Nos vacances sont un peu gâchées »

C’est le cas d’Adèle, Guillaume et leurs deux enfants, partis en baignade dans les criques « équipés du strict minimum ». Le camping des Chênes-Rouge est quasi complètement détruit, mais la mère de famille veut le revoir pour « faire le deuil de tout ce que nous avons perdu et être sûrs qu’il n’y a rien à sauver ».

Laetitia Richard a pour sa part raconté à l’AFP avoir vu la fumée alors qu’elle était en balade. « On a chargé ce qu’on a pu et on est parti. On est en vie, c’est le principal », a ajouté cette femme de 39 ans, venue des Sables-d’Olonne, en Vendée, avec son mari et ses deux enfants passer des vacances à Argelès.

Sur TF1, un père de famille parti dans la panique et sans bagage est résigné : « On a tout le matériel qui est là-bas, donc je pense qu’on n’a plus rien. De toute façon, nos vacances sont un peu gâchées, on va repartir. »

Pas de victime

Les Chênes Rouge est le seul camping à avoir été ravagé par les flammes. Les vacanciers des trois autres campings ont pu regagner leur tente ou leur mobil-home ce mardi. Mais des habitations ont aussi été touchées par le feu : les flammes ont atteint au total 30 maisons et pénétré dans huit d’entre elles, a déclaré à l’AFP le préfet Rodrigue Furcy.

« Ce soir, notre cœur saigne une fois de plus. Mais là, c’est toute notre vie qui part en fumée », a ainsi écrit sur Facebook le mari de Sandra Hadjadj, élue à la mairie de Saint-André, ville située près d’Argelès. « Notre maison de toutes les fêtes, les joies, les bons moments, tout a été réduit en cendres. On est abasourdis par cette tragédie. La tristesse m’a envahi comme jamais. Toute une vie de travail, de sacrifice réduit à néant. Je pleure », s’émeut Franck Hadjadj.

Désormais pour les sinistrés se pose la question des assurances, surtout en ce mardi 15 août, un jour férié. Le préfet Rodrigue Furcy a tenté de rassurer. « On les aide à se projeter sur la suite. On est à leur côté pour les aider dans leurs choix et leurs démarches », a-t-il affirmé.

Comme Laetitia Richard, une femme interrogée par TF1 a tout de même relativisé : « On est en famille, on est en sécurité, c’est l’essentiel. » S’il n’y a pas eu de victime parmi la population, un sapeur-pompier du SDIS 66 a été gravement blessé, avait fait savoir la Sécurité civile avant que Christophe Béchu ne donne des nouvelles rassurantes. Dix-neuf autres ont été légèrement atteints après avoir inhalé les fumées.

VIDÉO - Incendie à Saint-André: "Une quinzaine de maisons brûlées", selon le maire de la ville, Samuel Moli