Après l’édito de Patrick Cohen sur Crépol, l’Arcom fait une mise au point

Dans « C à Vous », le journaliste avait parlé des événements qui avaient conduit à la mort de Thomas. L’extrême droite s’était insurgée.

MÉDIAS - Juste une mise au point. Le gendarme de l’audiovisuel, l’Arcom, a rendu sa décision relative à la chronique de Patrick Cohen dans C à Vous datée du 27 novembre dernier, dans laquelle il parlait de la mort de Thomas, tué lors d’un bal de village à Crépol. Son édito avait particulièrement été critiqué par l’extrême droite.

Mort de Thomas à Crépol : quatre mois après les faits, la justice ne sait toujours pas qui l’a tué

La décision a été envoyée par mail aux personnes qui avaient saisi l’autorité administrative, et a été discutée le 14 février dernier, rapporte la journaliste du Figaro Eugénie Bastié. L’Arcom « consid(ère) que certains propos, dénués de précautions oratoires et énoncés sur un mode déclaratif, ne satisfaisaient pas aux exigences de mesure, de rigueur et d’honnêteté (...) inscrite à l’article 35 du cahier des charges de la société France Télévisions », est-il écrit dans ce courriel.

Elle « demande à l’éditeur du service de faire preuve, à l’avenir, d’une vigilance accrue quant au respect des dispositions précitées, en particulier lorsque le sujet revêt une sensibilité particulière ». D’autant que dans le cas de Crépol, « l’enquête judiciaire est toujours en cours et les faits ne sont, pour l’heure, pas établis ».

Dans cet éditorial intitulé « Crépol, la mécanique de la haine et du mensonge » pour l’émission C à Vous sur France 5, l’ancienne voix de la matinale de France Inter évoquait « une dizaine de jeunes » extérieurs au village venus se mêler aux participants du bal pour « s’amuser et draguer des filles ».

« Manque de nuance »

Il évoquait ensuite le motif qui aurait directement conduit au drame : « Pas d’incident jusqu’à la dernière chanson de la soirée, “Tchikita” du rappeur Jul (...) C’est là que, d’après les mis en cause, un des participants, un rugbyman, aurait tiré les cheveux longs d’un des membres du groupe en le traitant de “Tchikita” ».

Une version des faits présentée par Patrick Cohen alors même que le parquet de Valence invitait à la prudence dans le contexte particulièrement tendu autour de ce drame et compte tenu du fait que « l’élucidation des faits commis à Crépol n’est pas achevée ».

La chronique n’a donc pas échappé aux vives critiques concernant le manque de nuance et de prudence sur la présentation des faits, en omettant par exemple la présence de couteaux. Le journaliste avait été contraint de s’expliquer. Il avait notamment reconnu un « manque de nuance » mais avait défendu son propos, « qui n’était pas d’établir une vérité définitive, qui n’était pas non plus d’atténuer la gravité des faits ».

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