Appel à l'aide en Amérique du Sud face à l'afflux de Vénézuéliens

La Colombie, le Pérou et l'Equateur veulent une aide internationale plus importante pour gérer l'afflux de migrants vénézuéliens qui accablent leurs services publics respectifs, a déclaré jeudi un représentant péruvien. /Photo prise le 25 août 2018/REUTERS/Douglas Juarez

LIMA (Reuters) - La Colombie, le Pérou et l'Equateur veulent une aide internationale plus importante pour gérer l'afflux de migrants vénézuéliens qui accablent leurs services publics respectifs, a déclaré jeudi un représentant péruvien, au lendemain d'une réunion commune à Lima consacrée à l'immigration dans la région.

Les trois pays ont accueilli plusieurs centaines de milliers de Vénézuéliens qui fuient les troubles économiques et politiques de leur pays, où la population a fort à faire pour se nourrir et surmonter les difficultés de la vie quotidienne.

D'après les Nations unies, plus de 1,6 million de Vénézuéliens ont quitté leur pays depuis 2015, soit l'un des exodes les plus massifs de l'histoire en Amérique du Sud.

Il y a une semaine, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé que l'exode des Vénézuéliens était sur le point d'atteindre un "stade de crise" semblable à celles des migrations en Méditerranée vers l'Europe.

En visite jeudi en Colombie, où il poursuivait sa tournée sud-américaine, le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a promis que l'Union européenne fournirait une aide de 35 millions d'euros à la région pour faire face à la crise migratoire.

Depuis le début de l'année fiscale 2017, les Etats-Unis ont donné près de 31 millions de dollars (26,5 millions d'euros) pour venir en aide aux Vénézuéliens, a annoncé le département d'Etat.

"Un soutien a été apporté et nous l'apprécions, mais il doit augmenter en adéquation avec la hausse de l'immigration", a déclaré Cesar Bustamante, représentant du ministère péruvien des Affaires étrangères, qui s'était entretenu mercredi à Lima avec des homologues colombien et équatorien.

"Plus de demandes pour les services publics signifie plus de ressources. Nous devons fournir ces services, avec nos propres ressources ou avec l'aide internationale", a-t-il ajouté dans un entretien téléphonique.

Il faut que les pays développés soutiennent davantage les programmes d'aide des Nations unies et donnent plus de fonds aux pays qui accueillent les migrants, a-t-il poursuivi.

Au Pérou, les migrants vénézuéliens reçoivent des soins dans des cliniques publiques et fréquentent les écoles publiques.

Les autorités péruviennes ont décrété mardi l'état d'urgence sanitaire pour 60 jours à la frontière avec le Venezuela, craignant la propagation de maladies comme la rougeole et le paludisme, les migrants vénézuéliens n'ayant dans beaucoup de cas pas eu accès à des soins de base dans leur pays.

(Mitra Taj; Jean Terzian pour le service français)