Appel à acheter des machettes : des partisans du régime à l’offensive contre un puissant syndicat

No pasarán ! Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue le mardi 24 octobre à Ouagadougou, la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B) a “[réaffirmé] avec force le maintien du meeting” du 31 octobre et a mis “fermement en garde les nervis, ces hors-la-loi qui se croient tout permis sous prétexte de défendre” la junte au pouvoir depuis le putsch du 30 septembre 2022. Une déclaration cosignée par des organisations majeures du milieu associatif et militant burkinabè et publiée par le site d’information Le Faso.

Depuis le 14 octobre, date d’une réunion entre délégués de la centrale syndicale, la tension monte entre la CGT-B et les partisans du président Ibrahim Traoré. Ce jour-là, rappelle 24 heures, le syndicat a critiqué les dérives liberticides du régime – “enlèvements de citoyens par des individus armés et encagoulés, enrôlements forcés, mesures de fermeture d’organes de presse” – tout en dénonçant la cherté de la vie.

Dans la foulée, ces activistes proches du pouvoir se sont filmés, machettes à la main, appelant à contrer la commémoration de l’insurrection populaire du 31 octobre 2014 qui a mis fin au règne de Blaise Compaoré, et à laquelle la CGT-B appelait à la mobilisation. Ils ont également proféré des menaces de morts contre ses membres.

“Il faut dire stop !” s’est alors ému le journaliste de RFI Sayouba Traoré dans un texte publié par Le Faso. En tant que “vieux à barbe blanche”, il a lancé cette alerte :

“Vous appelez à acheter des machettes. Mesurez-vous les conséquences d’un affrontement sanglant en plein Ouagadougou ? […] Nous nous divisons nous-mêmes, pile au moment où des populations sont confinées dans des villes encerclées [par des groupes djihadistes].”

Le communiqué de presse de ce mardi rappelle le sens historique de cette commémoration et réitère les critiques vis-à-vis du pouvoir. Le secrétaire général de la CGT-B, Moussa Diallo, a aussi pris soin de recadrer le débat, lit-on dans Minute : “Nous interpellerons le gouvernement, pas les gens qui sont dans les carrefours et ronds-points [où sont massés les soutiens au régime, notamment aux abords du palais présidentiel].” Tout en déplorant le silence des autorités.

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