Anya Taylor-Joy, la star de « Furiosa : une saga Mad Max » voudrait qu’on arrête d’assimiler la rage d’une femme aux larmes

Anya Taylor-Joy voudrait qu’on s’en souvienne que la rage féminine est réelle.
Gotham / GC Images Anya Taylor-Joy voudrait qu’on s’en souvienne que la rage féminine est réelle.

FEMMES - La rage n’est pas propre aux hommes. Le Jeu de la dame, Peaky Blinders, The Northman ou encore le dernier en date, Furiosa dans le préquel de la saga Mad Max : Fury Road, Anya Taylor-Joy a incarné de nombreux rôles féminins puissants à l’écran. Du haut de ses 28 ans, la jeune femme n’hésite pas à faire entendre sa voix sur un plateau de tournage, lorsqu’elle le juge nécessaire. Notamment face à des visions peu modernes sur la représentation de la femme.

Lors d’un entretien pour GQ, Anya Taylor-Joy a mentionné son combat pour changer l’image des femmes à l’écran. « J’ai acquis une certaine réputation de me battre pour la rage féminine, ce qui est une chose étrange, car je ne fais pas la promotion de la violence - mais je fais de la promotion pour que les femmes soient considérées comme des personnes » a-t-elle expliqué. Là où plusieurs réalisateurs lui ont demandé de pleurer pour l’exprimer, l’actrice a tenu à leur rappelé que les femmes ont « des réactions qui ne sont pas toujours délicates ou désordonnées ».

À travers cette révélation, Anya Taylor-Joy a pointé du doigt un des nombreux problèmes du cinéma : restrancrire les comportements féminins. Selon elle, les scénarios sont écrits selon des idées préconçues selon lesquelles une femme exprime plus facilement ses sentiments qu’un homme, et qu’ils ne se manifestent que par les larmes. Et son combat ne date pas d’hier.

Une vision qu’il faut changer

Avec GQ, Anya Taylor-Joy est revenue sur sa carrière à travers cet angle. Ce combat, elle l’a commencé dès ses débuts sur le tournage de The Witch en 2015, alors qu’elle n’avait que 19 ans. Dans ce film de Robert Eggers, Anya Taylor-Joy incarnait la jeune Thomasin. Lors d’une scène où elle se fait accuser par sa famille d’être maléfique et traîner sur le sol, les larmes devaient être l’élément clé de son jeu. Une réaction qui n’était pas logique aux yeux de l’actrice. « Elle est en colère, elle est furieuse. Elle a été blâmée maintes et maintes fois, et elle ne fait rien. Il faut arrêter de pleurer », a-t-elle dit au réalisateur, toujours selon GQ.

Plus tard sur le tournage du film The Menu, l’actrice a fait la même demande au réalisateur Mark Mylod. Dans ce thriller, le personnage d’Anya Taylor-Joy, Margot, découvre que son compagnon l’a invitée à déguster le menu d’un prestigieux chef, dans le but d’être tuée à la fin du repas. Lorsque Margot l’apprend, elle était censée verser une larme. « Sur quelle planète vivons-nous ? », s’était demandé la jeune femme. « Je me suis dit : ’Laisse-moi t’expliquer : Je vais bondir au-dessus de la table et essayer de le tuer littéralement à mains nues’ ». Anya Taylor-Joy a révélé à GQ que le réalisateur et son partenaire de jeu Nicholas Hoult, étaient tous deux favorables à ce changement de scénario.

Plus récemment, lors du 77e Festival de Cannes où le film Furiosa a été présenté, Anya Taylor Joy est revenue sur le tournage. Bien que son personnage ait très peu de dialogue, l’actrice a confié qu’elle s’était battue pour laisser la rage de Furiosa sortir. « Il y a un cri dans ce film, et je ne plaisante pas quand je vous dis que je me suis battue pour ce cri pendant trois mois ». Un geste important pour celle qui se définit comme une « fervente partisane de la rage féminine ».

Un cri qu’il est possible d’entendre dans nos salles françaises, depuis le 22 mai.

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