Anxiété, dépression… Pourquoi les sports individuels favoriseraient les troubles mentaux chez les enfants

D’après une étude américaine, la pratique des sports individuels comme le tennis se révèle nocive pour la santé mentale des enfants. Explications.

La dépression a longtemps été un sujet tabou dans le sport. Grâce aux prises de parole d’athlètes de haut niveau, à l’image de la championne de tennis japonaise Naomi Osaka, les langues commencer à se délier. Et les problèmes mentaux des sportifs sont désormais pris très au sérieux. On en sait d’ailleurs plus sur l’origine de certains troubles psychiques.

Les résultats d’une étude américaine publiée par la revue Plos One le 1er juin ont livré des enseignements intéressants et étonnants sur les liens entre la pratique du sport et la santé mentale chez les enfants. Cette étude a été menée sur 11 235 jeunes âgés de 9 à 13 ans durant dix années. Ces enfants ont été classés dans quatre catégories : pratiquant un sport collectif, pratiquant un sport individuel, pratiquant un sport collectif et individuel, ne pratiquant aucun sport.

D’après les conclusions de cette étude, les enfants inscrits dans des sports individuels tels que le tennis ou la lutte souffrent davantage de troubles mentaux, y compris par rapport à ceux qui ne pratiquent aucun sport. Un résultat qui contredit la thèse selon laquelle n’importe quel sport est bon pour la santé mentale. "À notre grande surprise, les jeunes qui ne pratiquaient que des sports individuels, comme la gymnastique ou le tennis, avaient plus de problèmes d'ordre mental que ceux qui ne pratiquaient pas de sports d’équipe", indiquent les chercheurs.

"Il est plus facile de perdre dans un sport collectif"

A l’inverse, "la participation des enfants et des adolescents à un sport d'équipe semble être associée à une meilleure santé psychosociale par rapport aux activités individuelles." Les chercheurs de la California State University estiment que les pratiquants de sports collectifs sont moins touchés par les troubles de l’anxiété, d’angoisse voire de dépression.

A la pression des proches et notamment des parents, pas toujours saine pour les enfants pratiquants des sports individuels, le psychiatre américain Julian Lagoy ajoute : "Il est plus facile de perdre dans un sport collectif car vous ne portez pas toute la culpabilité de la défaite sur vos épaules. Quand vous gagnez ou vous perdez en équipe, vous partagez la victoire ou la défaite avec les autres, ce qui peut rendre la défaite plus supportable et les victoires plus agréables."

Si les sports collectifs semblent donc plus épanouissants pour les jeunes que les sports individuels, c’est en revanche l’inverse pour les enfants autistes : "Ils ont souvent du mal dans les sports d'équipes en raison de leur propre perception du jeu, de leurs coéquipiers, des pressions sociales", explique la thérapeute Stacy Haynes qui leur recommande des sports individuels comme l'athlétisme, le tennis, la natation ou le karaté.

Article original publié sur BFMTV.com

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