Antoine Vey, accusé de management « toxique », visé par une plainte pour des faits datant de 2017 et 2018

Antoine Vey, accusé de management « toxique », visé par une plainte (Photo d’Antoine Vey)
JOEL SAGET / AFP Antoine Vey, accusé de management « toxique », visé par une plainte (Photo d’Antoine Vey)

JUSTICE - L’avocat Antoine Vey, ancien associé d’Eric Dupond-Moretti, est visé par une enquête préliminaire pour harcèlement moral au travail, a indiqué ce samedi 10 février à l’AFP une source proche de l’enquête, confirmant une information de Libération.

Cette enquête, confiée le 19 janvier à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) de la police judiciaire parisienne, fait suite à la plainte d’une ancienne collaboratrice, pour des faits de 2017 et 2018.

Cette plainte « déposée cinq ans après que la personne a quitté le cabinet n’a strictement aucun fondement », a réagi Me Antoine Vey auprès de l’AFP.

« J’ai donné ma démission au bout de neuf mois »

De son côté, la plaignante, qui a requis l’anonymat, a dénoncé le comportement « toxique » de l’avocat. « Dans un cabinet, les horaires à rallonge, c’est classique. Le problème c’était l’ambiance si délétère : on était toujours en faute, Antoine passait son temps à nous manipuler, à donner des ordres puis des contre-ordres, à hurler », a assuré la plaignante, contactée par l’AFP.

« Je n’en pouvais tellement plus que j’ai donné ma démission au bout de neuf mois », a-t-elle ajouté. S’en suivent « trois ans de dépression extrêmement profonde » qu’elle impute à ces conditions de travail.

À l’époque, l’avocat était associé avec Me Eric Dupond-Moretti, actuel garde des Sceaux.

« Je ne me laisserai pas faire »

Le seul but de cette plainte « est d’alimenter une campagne médiatique, savamment orchestrée, visant à nuire à mon activité et à mon cabinet », a fustigé Me Antoine Vey. Elle intervient moins d’un an après la parution d’un article du journal Libération, qui avait recueilli une vingtaine de témoignages d’anciens ou actuels collaborateurs de son cabinet dénonçant des gestes ou des propos vécus comme du harcèlement moral ou sexuel.

« Je ne me laisserai pas faire, ce d’autant plus que cette action vient d’une consœur à laquelle j’ai tendu la main, notamment en l’embauchant au cabinet, lorsqu’elle traversait une période tragique », a-t-il ajouté.

Avant les investigations à la BRDP, le barreau de Paris, qui avait reçu plusieurs signalements à l’encontre de Me Vey, avait déjà lancé sa propre enquête déontologique, en janvier 2023.

Selon une source proche du dossier à l’AFP, cette enquête a débouché, fin décembre, sur une procédure disciplinaire dont les conclusions n’ont pas encore été rendues.

Contacté par l’AFP, l’Ordre n’a pas souhaité s’exprimer.

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