Antisémitisme : la France face au déni de justice

Le 11 avril dernier, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la France pour dysfonctionnement de la justice dans une affaire d'antisémitisme.  - Credit:PHILEMON HENRY/SIPA / SIPA / PHILEMON HENRY/SIPA
Le 11 avril dernier, la Cour européenne des droits de l’homme a condamné la France pour dysfonctionnement de la justice dans une affaire d'antisémitisme. - Credit:PHILEMON HENRY/SIPA / SIPA / PHILEMON HENRY/SIPA

Le 23 avril, la police a interpellé un agent de la RATP à Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine. Elle est arrivée à temps pour sauver une jeune femme juive qui affirme avoir été séquestrée, violée et menacée de mort par l'intéressé pour « venger la Palestine ». L'enquête est en cours.

Coïncidence significative des dates : le 11 avril dernier, la Cour européenne des droits de l'homme a condamné la France pour dysfonctionnement de la justice dans une affaire semblable. Dans cet autre dossier, toute la chaîne judiciaire, depuis le tribunal de première instance jusqu'à la Cour de cassation, en passant par la cour d'appel de Paris, avait occulté le mobile antisémite – pourtant évident – des violences et menaces de mort à l'encontre d'une femme de confession juive.

« Vive la Shoah ! »

Les faits étaient les suivants : un individu B. – qui, contrairement à sa victime, bénéficie de l'anonymat, alors qu'il est extrêmement dangereux – avait été éconduit par une femme à laquelle il faisait des avances. Cette frustration avait alors libéré sa haine des juifs. Parmi les propos d'une violence extrême – et, pour certains, particulièrement glauques – qu'il avait prononcés, on peut citer : « Si je te croise dans la rue, je te casse ton nez de salle juive », ou encore « Je te déteste toi et ta sale race ! Vive les camps ! Vive la Shoah ! Vive l'Allemagne nazie ! Heil Hitler ! ». Son dernier message était accompagné d'une photo de Hitler.

Saisi par la jeune femme, le procureur a [...] Lire la suite