Les antidépresseurs, plus addictifs qu’efficaces ?

Pas moins de 43 millions d’Américains prenaient des antidépresseurs en 2019. Pourtant, “seulement 15 % d’entre eux en retirent plus de bénéfices que s’ils prenaient un placebo”, assène Newsweek à la une de son édition à paraître le 30 septembre, qui reprend “les découvertes d’une étude” parue le 20 juillet dans la revue Nature.

Une étude dont l’un des auteurs, Mark Horowitz, chercheur à l’University College de Londres, a lui-même passé quinze ans de sa vie à prendre, presque quotidiennement, du Lexapro, l’un de ces médicaments vedettes avec le Zoloft ou le Prozac. Avant de subir “des crises d’angoisse, des troubles du sommeil et une dépression” lorsqu’il a décidé d’arrêter son traitement.

Cette expérience personnelle l’a poussé, explique le magazine américain, “à analyser en profondeur les arguments des entreprises pharmaceutiques, et des scientifiques qu’elles financent”, en faveur de ces produits.

“Engourdissement émotionnel”

Les résultats de cette étude ne remettent pas en cause le large consensus selon lequel les antidépresseurs, ou inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), “aident les gens atteints de dépression sévère”. Mais ils précisent que ces patients ne représentent qu’une “petite minorité” (15 %) des consommateurs de ces médicaments.

Chez les 85 % restants, les bénéfices liés à la price de ces médicaments ne compenseraient pas les dommages qu’ils causent, expérimentés par Horowitz lui-même. “Prendre des ISRS n’est pas sans risque, résume Newsweek. De plus en de preuves montrent qu’ils créent une dépendance physique et une sorte d’engourdissement émotionnel”.

Tout ceci, alors que ces bénéfices seraient principalement liés à l’effet placebo. Ce que semblent confirmer des recherches de la Food and Drug Administration, l’organe de validation et de contrôle des médicaments américain, menées dans la foulée de la publication de l’étude d’Horowitz et de ses confrères et consœurs.

Comme le précise Newsweek, la publication de ces travaux survient alors que la question du bien-fondé des antidépresseurs crée “un clivage au sein de la communauté psychiatrique”.

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