Anta Babacar : « C’est le combat du peuple sénégalais »

Anta Babacar Ngom a repris en 2015 les rênes de l'entreprise fondée par son père, Sedima, devenu champion national de l’aviculture. À moins de 40 ans, elle joue la carte de la rupture loin du marigot politique sénégalais.  - Credit:DR
Anta Babacar Ngom a repris en 2015 les rênes de l'entreprise fondée par son père, Sedima, devenu champion national de l’aviculture. À moins de 40 ans, elle joue la carte de la rupture loin du marigot politique sénégalais. - Credit:DR

En ligne ce jeudi après-midi depuis Dakar, Anta Babacar ne décolère pas. Dimanche 4 février, au lendemain de l'annonce par le chef de l'État Macky Sall du report de la présidentielle du 25 février, la capitaine d'industrie, jusqu'à très récement à la tête du groupe familial spécialisé dans l'aviculture Sedima, et seule femme candidate avait tenu à être sur le terrain afin de marquer ce qui devait être le premier jour de la campagne électorale, lorsqu'elle a été violemment interpellée par les forces de sécurité avec plusieurs militants et sympathisants. Depuis cet événement, la fondatrice du mouvement Alternative pour la relève citoyenne (ARC) qui a parcouru tout le pays pour se faire connaître et convaincre sur son projet présidentiel, a rejoint avec d'autres opposants la plateforme « Aar sunu election » (protégeons notre élection, en wolof) qui tient sa première grande mobilisation générale ce vendredi 9 février. Objectif : faire reculer le président Macky Sall par tous les moyens. Interview.

Le Point Afrique : Comment avez-vous réagi à l'annonce du président de reporter le scrutin ?

Anta Babacar Ngom : J'ai été choquée et extrêmement déçue. Macky Sall semble prêt à tout pour mettre le pays en feu pour préserver ses intérêts personnels, et c'est regrettable. Il y a actuellement un calme précaire dans les rues de Dakar, un silence qui m'inquiète, parce que d'une seconde à l'autre nous savons que ça peut exploser. Les Sénégalais sont déterminés à ne pas repro [...] Lire la suite