Annonces de Gabriel Attal à Viry-Châtillon : comment le Premier ministre veut renforcer la « culture civique » à l’école

ECOLE - « Je veux une école du civisme, de la règle commune, du respect de la règle, des droits et devoirs et de la responsabilisation de tous. » Dans un discours prononcé ce jeudi 18 avril à Viry-Châtillon – ville de l’Essonne marquée par la mort de Shemseddine, 15 ans –, Gabriel Attal a dénoncé l’« addiction d’une partie de nos adolescents à la violence », appelant en conséquence à « un vrai sursaut d’autorité » pour « inverser cette forme de spirale de l’affaissement de l’autorité ».

Parmi les pistes lancées pour remédier à cela, le Premier ministre a rappelé – sans véritables nouvelles annonces – certaines mesures qu’il souhaite mettre en place à l’école pour responsabiliser les enfants et les adolescents, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. En voici quelques grandes lignes.

• Ouverture des collèges

Afin de « lutter contre l’oisiveté par tous les moyens », le Premier ministre a réaffirmé sa volonté d’ouvrir les collèges tous les jours de la semaine, entre 8h et 18h.

« Tous les collégiens seront scolarisés, tous les jours de la semaine, entre 8h et 18h, à commencer par les quartiers prioritaires et les réseaux d’éducation prioritaire (REP). À 12 ans ou 13 ans, on n’a rien à faire dans la rue dans la journée. La place est à l’école, à travailler et à apprendre. »

Cette mesure n’est pas nouvelle : en juin 2023, alors qu’il était ministre de l’Éducation, Gabriel Attal avait déjà annoncé à Marseille la généralisation de l’accueil des collégiens de REP + de 8h à 18h.

• L’internat pour éviter les « mauvaises fréquentations »

Comme il l’avait déjà abordé dans son discours de politique globale le 30 janvier, Gabriel Attal a réaffirmé sa volonté d’envoyer en internat les jeunes « à la dérive ».

« Il y a dans notre pays des dizaines de milliers de places en internat qui sont désespérément vides, a-t-il développé. J’y vois une opportunité. Une opportunité pour couper rapidement et efficacement un jeune de ses mauvaises fréquentations. Mon idée est simple : avant qu’une jeune ne tombe vraiment dans la délinquance, lorsque l’on s’aperçoit qu’il commence à avoir de mauvaises fréquentations, à traîner dans la rue, nous proposerons aux parents que leur enfant soit envoyé en internat, loin de son quartier et de ceux qui le poussaient à plonger. »

Le Premier ministre affirmé que ces internats avaient fait l’objet d’un travail du gouvernement ces dernières semaines. « Nous les mettons d’ores et déjà en place. Je visiterai le premier d’entre eux lundi à Nice avec Éric Dupond-Moretti », a-t-il ajouté.

• Des conseils de discipline à l’école élémentaire

Soulignant le fait que le nombre d’accidents graves dans le premier degré avait « augmenté de 50 % sur les deux dernières années », Gabriel Attal a rappelé que, « pour ne pas laisser la culture de l’impunité s’installer dès les premières années », un décret, centré sur les questions de harcèlement, avait été pris en août dernier pour pouvoir exclure des élèves dès l’école élémentaire.

« Nous devons aller plus loin, a estimé le Premier ministre. Dès la rentrée prochaine, nous instaurerons des commissions éducatives dès l’école primaire, avec des sanctions adaptées à l’école primaire. » La mise en place de « conseils disciplinaires dès l’école primaire » avait déjà été avancée début avril par le gouvernement.

• Des mesures « concrètes et de bon sens »

Outre les cours d’empathie, déjà mis en place dans 1 500 écoles primaires, le Premier ministre a énuméré des exemples de « mesures simples, concrètes et de bon sens » comme « se lever dès qu’un professeur entre dans la classe » et « faire participer les élèves dès le plus jeune âge aux tâches communes dans l’établissement scolaire ».

• Une « charte » signée par les parents

Gabriel Attal a également annoncé que les contours d’une « charte » signée entre parents et établissements seraient élaborés dans les prochaines semaines. « Je souhaite que les parents signent, avec les établissements scolaires, à chaque rentrée, un contrat de droits et obligations, a-t-il martelé. Un contrat qui rappellera les droits et obligations de chacun. Un contrat qui pourra ouvrir à des sanctions. Un contrat qui engagera vraiment. »

• Des menaces sur les diplômes et mention sur Parcoursup

À l’attention des « jeunes qui perturbent le plus gravement les cours », le Premier ministre a brandi la menace de conséquences sur les diplômes et le dossier scolaire. Il a émis le souhait que ces derniers se voient « sanctionnés sur leur brevet, leur CAP ou leur bac, et qu’une mention soit apposée sur leur dossier Parcoursup lorsqu’ils ont gravement perturbé la vie de l’établissement. »

Afin d’effacer cette mention sur le dossier scolaire, Gabriel Attal a évoqué la réalisation de « mesures d’intérêt éducatives » par les jeunes concernés. « Et bien sûr de se tenir à carreau », a-t-il ajouté.

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