Anne Hidalgo favorable à une union de la gauche mais pas derrière Jean-Luc Mélenchon

La maire de Paris Anne Hidalgo à Bruxelles le 28 novembre 2022. - HATIM KAGHAT / BELGA
La maire de Paris Anne Hidalgo à Bruxelles le 28 novembre 2022. - HATIM KAGHAT / BELGA

Dans une interview accordée au Parisien, la maire de Paris Anne Hidalgo a répété qu'elle était bien favorable à union de la gauche et des écologistes (Nupes), mais pas derrière Jean-Luc Mélenchon, qui n'exclut pas d'être candidat à la prochaine élection présidentielle en 2027.

La Nupes, "je la fais vivre depuis des années à l’Hôtel de Ville, mais pas derrière la France insoumise, car c’est une impasse", a déclaré l'élue socialiste dans cet entretien au journal francilien.

"Je suis désolée, mais il est hors de question de me sentir représentée par quelqu’un qui dit des policiers, encore récemment, que ce sont des factieux. Et à qui il a fallu arracher qu’en Ukraine, c’est Vladimir Poutine l’agresseur. Ce n’est juste pas possible", a déclaré Anne Hidalgo. "On n’arrivera jamais à gagner à nouveau dans le pays si on se range derrière cette pensée-là et cette méthode-là".

"Il faut voir comment fonctionne LFI"

Invitée à préciser sa pensée, la maire de Paris a précisé qu'elle "ne pourrait jamais remettre (son) destin de femme politique et même de citoyenne entre les mains de quelqu’un dont le parti n'est pas démocratique".

"Il faut voir comment fonctionne LFI", a-t-elle encore développé. "Ce sont ses opposants internes qui en parlent le mieux".

Elle reproche aussi à Jean-Luc Mélenchon sa réaction dans l'affaire Quatennens: dans un premier temps, le leader des Insoumis avait assuré que le député LFI n'était "pas un violent" et qu'il devait "revenir à l'Assemblée", malgré que celui-ci ait reconnu des violences conjugales.

L'attitude de Mélenchon, "une honte absolue"

Pour Anne Hidalgo, cette réaction est "une honte absolue" et elle dit refuser "un système patriarcal avec la violence que cela représente". "Entendre quelqu’un qui se veut le leader de la gauche nous expliquer que c’est un sujet privé et qu'il faut laisser son copain tranquille, c’est 30 ans de féminisme sur lesquels on s’assoit, trente ans de lutte pour faire des violences faites aux femmes non pas un sujet privé mais un sujet public et donc politique".

Ces déclarations interviennent dans l'entre deux-tours de Congrès du Parti socialiste, qui doit permettre au parti de trancher sur sa ligne politique et sur un rapprochement ou non avec LFI au sein de la Nupes. En vue du second tour, Anne Hidalgo soutient le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol - également son ex porte-parole lors de la campagne présidentielle - face à Olivier Faure, qui est lui favorable à l'union des gauches.

Lors d'un débat sur France Info avec les deux autres candidats samedi dernier, Nicolas Mayer-Rossignol a résumé sa position sur la Nupes. Selon lui, il s'agit d'un "cadre utile à l'Assemblée nationale pour que les groupes se parlent." "Mais est-ce que ça suffit pour gagner, non", a-t-il également estimé. Il plaide pour "des États généraux de la transformation sociale et écologique".

Article original publié sur BFMTV.com