Présidentielle 2022: pourquoi Anne Hidalgo a rompu sa promesse de ne pas se présenter

La maire de Paris Anne Hidalgo annonce sa candidature à la présidentielle le 12 septembre 2021 à Rouen - Thomas SAMSON
 © 2019 AFP
La maire de Paris Anne Hidalgo annonce sa candidature à la présidentielle le 12 septembre 2021 à Rouen - Thomas SAMSON © 2019 AFP

Après des semaines de vrai-faux suspense, Anne Hidalgo a fini par se déclarer candidate à la présidentielle à Rouen. Pendant la campagne des municipales au printemps 2020, la maire de Paris s'était pourtant engagée à se concentrer uniquement sur la capitale.

"Evidemment oui", répondait-elle en janvier 2020 au Parisien, qui lui demandait si elle prenait "l'engagement" de "ne pas (se) présenter à la présidentielle de 2022 et de (se) consacrer à (son) mandat de maire jusqu'en 2026". "Je ne serai pas candidate à la présidentielle de 2022. Mon ambition, c'est Paris. Maire de Paris, c'est le plus beau des mandats."

"Je ne cherche rien d’autre", réiterait-elle auprès du Figaro en juin 2020, à quelques jours du second tour des élections municipales. "Je ne cesserai de le répéter: Paris me comble. Je ne serai pas candidate à la présidentielle."

Un revirement lié à la vague rose des régionales

Même son de cloche au micro de "Quotidien" où elle démentait à nouveau toute velléité de candidature. "Vous pouvez archiver (ma déclaration). Je suis quelqu'un de très clair", affirmait alors l'élue aux journalistes de l'émission de TMC.

Pour son entourage, ce revirement n'aurait pourtant rien d'une volte-face. Le contexte serait d'abord très différent de celui de municipales, argue le sénateur socialiste Rémy Cardon, joint par BFMTV.com.

"Les socialistes sont sortis renforcés des élections régionales et municipales. On a tous senti qu'il y a avait un espace à ce moment-là pour une candidate de la social-écologie", explique celui qui devrait plancher sur les sujets de la jeunesse dans l'équipe de campagne.

Poussée par les maires de gauche?

François Kalfon, lui, juge qu'elle a été très incitée par les maires PS. Carole Delga, la présidente de la région Occitanie, Johanna Rolland, la maire de Nantes et future directrice de campagne, Mathieu Klein, l'édile de Nancy...

"Ils lui ont tous dit de prendre ses responsabilités. Elle a reçu pas mal de pressions amicales la poussant à y aller. Je pense sincèrement qu'il y a un an et demi, elle n'avait pas l'intention de se présenter pour 2022. Cette candidature, c'est l'alliance du hasard, d'une opportunité avec l'absence de poids lourds qui se présente et la nécessité d'avoir une candidature de gauche solide", confie le membre du bureau national du PS.

"Charge à elle de s'en expliquer avec les Parisiens"

Une analyse également défendue par Bernard Jomier, sénateur et conseiller de Paris.

"Anne a beaucoup hésité en début d'année. Je lui ai dit que sa personnalité était nécessaire. Charge à elle maintenant de s'en expliquer avec les Parisiens", avance celui qui est pressenti pour être le conseiller santé de la candidate.

Anne Hidalgo pourrait encore toutefois avoir à composer avec une primaire interne au PS. Le Premier secrétaire, Olivier Faure, soutient l'idée d'un scrutin réservé aux seuls militants du parti, dans le cadre d'une motion qui doit encore être votée lors d'un congrès mi-septembre.

Soutenu par l'appareil socialiste, la maire de Paris devrait dans ce cas affronter Stéphane Le Foll, maire du Mans.

Article original publié sur BFMTV.com