Anne Hathaway raconte avoir vécu une fausse couche alors qu’elle jouait une femme enceinte sur scène

Anne Hathaway, ici en janvier 2024, raconte avoir vécu une fausse couche alors qu’elle jouait une femme enceinte sur scène.
ANGELA WEISS / AFP Anne Hathaway, ici en janvier 2024, raconte avoir vécu une fausse couche alors qu’elle jouait une femme enceinte sur scène.

MATERNITÉ - « La première fois que j’ai été enceinte, ça n’a pas marché pour moi. Je jouais une pièce de théâtre et je devais accoucher sur scène tous les soirs. » Dans une interview accordée à Vanity Fair lundi 25 mars, l’actrice Anne Hathaway est revenue sur un épisode particulièrement douloureux de sa vie : une fausse couche en 2015.

Elle l’avait évoquée une première fois au moment où elle a annoncé sa seconde grossesse sur Instagram, en 2019. Elle avait alors posté des clichés d’elle enceinte, en noir et blanc, accompagnés de ce commentaire : « Ce n’est pas pour un film… Blague à part, pour tous ceux qui vivent l’enfer de l’infertilité et de la conception, sachez que le chemin n’a pas été linéaire, pour aucune de mes grossesses. Je vous envoie beaucoup d’amour ».

Interrogée sur ces mots, témoignant de ses difficultés à tomber enceinte, l’actrice de 41 ans a confié à la journaliste avoir subi une fausse couche en 2015, alors qu’elle jouait la pièce de théâtre Grounded, durant six semaines de représentations. « Je jouais une pièce de théâtre et je devais accoucher sur scène tous les soirs », se souvient-elle.

Le besoin de parler de ces moments douloureux

Cette pièce du dramaturge américain George Brant raconte l’histoire d’une pilote de chasse, dont le travail consiste à larguer des missiles sur des terroristes, à des milliers de kilomètres de là. Jusqu’à ce qu’une grossesse inattendue bouleverse sa carrière et sa conception du monde.

Dans Vanity Fair, Anne Hathaway confie que c’est lorsque ses amis sont venus lui rendre visite dans les coulisses après les représentations qu’elle leur a dit la vérité : « C’était trop dur de garder ça pour moi quand j’étais sur scène, où je faisais semblant que tout allait bien. Il fallait que j’assume cette part de réalité… », explique-t-elle.

D’où son désir d’évoquer ces moments douloureux lorsque sa seconde grossesse a fonctionné en 2019. « Quand tout s’est bien passé pour moi, ayant connu le revers de la médaille – où il faut avoir la grâce de se réjouir pour les autres – j’ai voulu dire à mes sœurs qui ont vécu la même chose : “Vous n’avez pas besoin d’être toujours gracieuses. Je vous vois et j’ai été comme vous”. » Et d’ajouter : « C’est vraiment difficile de vouloir quelque chose à ce point et de se demander si l’on fait quelque chose de mal ».

« Pourquoi nous sentons-nous si inutilement isolées ? »

Si elle évoque cette période de sa vie, c’est aussi qu’elle a réalisé au fil des années le nombre important de femmes concernées par des fausses couches ou des arrêts naturels de grossesses. En France, par exemple, une grossesse sur quatre se solde par une fausse couche dans les vingt-deux premières semaines d’aménorrhée. Et une femme sur dix risque de subir une fausse couche au cours de sa vie. Chaque année, 200 000 Françaises traversent cette épreuve.

« Je me suis dit : “Où sont ces informations ? Pourquoi nous sentons-nous si inutilement isolées ?” C’est là que nous subissons des dommages. J’ai donc décidé d’en parler », raconte-t-elle, évoquant les nombreux témoignages reçus après avoir évoqué ses propres difficultés sur Instagram.

« Ce qui m’a brisé le cœur, m’a époustouflée et m’a donné de l’espoir, c’est que pendant les trois années qui ont suivi, presque tous les jours, une femme est venue me voir en larmes et je la prenais dans mes bras, parce qu’elle transportait cette [douleur] et que soudain, ce n’était plus que la sienne », estime-t-elle dans Vanity Fair.

Lorsqu’elle a écrit ce post sur Instagram, souligne-t-elle, « il s’agissait davantage de ce que je ne voulais pas faire. Je ne voulais pas avoir honte de quelque chose qui me semblait statistiquement tout à fait normal. » Elle est aujourd’hui mère de deux fils, de huit et quatre ans, qu’elle a eus avec son mari, le producteur Adam Shulman.

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