Cette année-là, le ministre de l’Intérieur interdit les dancings !

Biguine, fox-trot, jazz, rumba, swing… Après 1918, la France connait une véritable "dansomanie" au rythme des sons venus des Amériques et des Antilles. Une musique popularisée grâce à l’essor de la radio et du tourne-disque. Dans ce contexte, l’interdiction des "dancings" le 23 mai 1940 tombe comme un couperet. Cette mesure sans précédent sert des intérêts divers. "Pour les Allemands, les bals peuvent servir de lieux de recrutement à la Résistance ou à fomenter des complots. L’Etat français, quant à lui, se place sur le registre de la morale" précise Xavier Aumage, archiviste au Musée de la Résistance Nationale et co-commissaire de l'exposition Vous n’irez plus danser !. Décrétée par le ministre de l’Intérieur, Georges Mandel, cette décision est soutenue par le Maréchal Pétain qui attribue la défaite à "l’esprit de jouissance". Dans son Message à la jeunesse française du 29 décembre 1940, il fustige le plaisir qui "abaisse" et "affaiblit". Seuls certains cours de danse demeurent autorisés pour encourager l’apprentissage des traditions folkloriques. La bourrée auvergnate plutôt que le fox-trot !

Pris en flagrant délit, les organisateurs de bal sont condamnés à une amende, plus rarement à l’internement administratif, et les musiciens se voient confisquer leur instrument. La répression est toutefois variable selon les régions. Le préfet du Cher, par exemple, accorde facilement des dérogations pour les noces, contrairement à son homologue des Côtes du Nord (futures Côtes-d’Armor), (...)

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