Année 2040 : l’Union européenne a réussi sa transition écologique
Nous sommes en 2040 et l’Union européenne a bouclé à 90 % sa révolution verte. Elle est à deux doigts d’atteindre la neutralité climatique, puisqu’elle a réussi à ramener ses émissions de gaz à effet de serre (GES) à 10 % de leurs niveaux de 1990, conformément à un objectif fixé seize ans plus tôt [après que la Commission européenne l’a proposé dans un document publié le 6 février 2024].
Le continent s’en trouve transformé, même si les principaux dirigeants politiques européens, submergés par les textes réglementaires, mais l’œil rivé sur les échéances électorales, tentaient en 2024 d’en minimiser les répercussions. Il n’a pas été simple d’en arriver là : plusieurs coalitions gouvernementales ont volé en éclats, des entreprises ont mis la clé sous la porte et les agriculteurs ont assiégé plus d’une fois Bruxelles.
Mais nous y sommes. Aujourd’hui, les Européens circulent davantage à vélo et consomment moins de viande. Dans les zones rurales, on voit moins de troupeaux de vaches et plus de câbles électriques dans les airs. Il ne reste plus un seul mineur de charbon dans l’UE, mais le secteur de l’industrie verte embauche à tour de bras. L’objectif de réduction de 90 % des GES à l’horizon 2040 a obligé l’Europe à réorganiser son économie, à remodeler ses paysages et à modifier ses modes de vie.
Le réchauffement climatique a également imposé des changements. En été, dans les pays du Sud, le travail en extérieur est limité. Dans les Alpes, l’industrie touristique tournée vers le ski est en train de s’effondrer. À Bruxelles, depuis ses bureaux climatisés du Berlaymont, la Commission européenne déploie une flotte communautaire de bombardiers d’eau de plus en plus importante pour lutter contre les feux de forêt dévastateurs et arbitre les conflits entre les régions qui se disputent l’accès à l’eau.
Nouveau régime alimentaire
Retour à la réalité maintenant. Le 6 février 2024, la Commission a présenté un projet qui envisage précisément un tel avenir. Dans une étude d’impact de 605 pages, elle explique comment l’UE pourrait réduire ses émissions de 90 % d’ici à 2040.
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