Anja Harteros : la Tosca fée

Du samedi 17 septembre 2016 au mardi 18 octobre 2016

L'actualité choisie de la grande musique traitée en de petites formes.

Cette semaine, comptes rendus de Tosca à Bastille, de la création de George Benjamin pour le Festival d’automne (avec la chronique classique en partenariat Libé/France Musique) et débarquement du baryton Matthias Goerne en lieder maximo.

«Tosca», Harteros se déchaîne

C’est terrible, c’est dramatique, c’est bien dommage, mais c’est ainsi : la soprano Anja Harteros ne chantera plus Tosca à l’Opéra Bastille cet automne. Elle interprétait le rôle pour trois dates la semaine dernière. Elle est maintenant remplacée par l’Ukrainienne Liudmyla Monastyrska, c’était prévu, c’est comme ça. Parlons donc de la Tosca d’Anja, qu’on ne reverra plus, pour se mettre en appétit pour la Tosca de Liudmyla, qu’on pourra aller voir jusqu’au 18 octobre.

Dès le lever de rideau, Harteros est très attendue. Ce sont ses aspérités jalouses qui donnent au premier acte des sourires inattendus. Quand Marcelo Alvarez, bedonnant et alagnesque, peint sa fresque dans le décor sombre de l’église Sant Andrea della Valle (qui en réalité est tout sauf sombre), le public accepte, mais au fond il attend Anja. Et Scarpia, celui qui la comprend le mieux et sait semer dans son cœur les ferments du déchaînement à venir. Malgré la noirceur des murs de l’église, Anja sème dans l’oreille du spectateur l’empathie nécessaire au second acte. Ses «repeint ses yeux en noir» sont d’une légèreté exquise.

Mais Anja est puissante. Et Scarpia, tortionnaire majuscule, lui rend la pareille. Sur le fond rouge d’un salon du Palais Farnese, les deux se livrent, au deuxième acte, le combat titanesque que tous attendent, à la puissance wagnérienne. L’odieux Bryn Terfel est finalement terrassé. Tout cela est certes dans la partition, mais après avoir mal goupillé ses planters de couteau qui attendaient en suspens les tombées de cymbale pour s’abattre sur la bedaine d’un Scarpia aux abois [le planté de la Tosca nous signale un fidèle lecteur, ndlr], Anja au (...)

Lire la suite sur Liberation.fr

Le son du jour #19 : Yeti Lane
Sur Libération.fr
Spotify veut avaler SoundCloud pour mieux croquer la pomme
Le son du jour #18 : House of Wolves
Alexandre Bloch, nouveau chef de l'Orchestre national de Lille