Comment les animaux arrivent-ils à jouer pour le cinéma ?
Sous les yeux de Jean-Yves, le dresseur, les cinq loups bondissent avec souplesse sur les rochers, se regroupent et prennent la pose. L’un d’eux tente de quitter le groupe pour fureter à l’écart, mais un ordre autoritaire de Jean-Yves le ramène à sa place. La récompense ne se fait pas attendre: le dresseur tire des morceaux de viande de sa besace et les lance vers les animaux qui les attrapent au vol avec de secs claquements de mâchoire.
La scène n’a l’air de rien, elle a pourtant nécessité des heures et des heures de répétition. Car on ne travaille pas avec des loups comme avec des chiens: « Le chien a été créé pour le plaisir de l’homme, explique Jean-Yves. Le loup, lui, n’a pas besoin de l’homme. Bien plus: pendant des siècles, il a appris à s’en méfier. Il faut donc lui donner envie de coopérer avec nous. » Et ici, coopérer, pour un loup, c’est apprendre à se rassembler avec ses congénères sur une position dominante lorsque le dresseur en donne l’ordre. Pourquoi cette action en particulier? « Parce que dès qu’un loup apparaît au cinéma, c’est la scène classique, reprend Jean-Yves: on le voit se dresser sur un éperon rocheux, menaçant, avec en contrebas sa future proie tentant de lui échapper. » En réalité, face à la caméra, l’animal ne fait que réagir à des stimuli auditifs – le bruit d’un cliquet actionné par le dresseur – et à la promesse d’une friandise. Pour lui, tout cela n’est qu’un jeu. Mais il suffit qu’il surgisse un peu brusquement dans le cadre et qu’il soit filmé (...)
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