Les animaux ivres sont plus nombreux au printemps et c’est normal explique la science

Durant cette saison, il n’est pas rare de croiser un cervidé marchant de travers, ayant un peu abusé des bourgeons.

ANIMAUX - Ils marchent de travers, semblent euphoriques et s’aventurent même parfois en ville. Autant de comportements étranges de la part des chevreuils, des animaux relativement craintifs qui préfèrent généralement éviter les humains. Mais au printemps, la donne change un peu. La raison est simple, certains chevreuils sont complètement ivres.

Pour une fois il ne s’agit pas d’une conséquence de l’activité humaine, mais bien d’un phénomène naturel, bien connu dans nos campagnes qui est décrit dans la vidéo en tête d’article. Avec l’arrivée du printemps, de nombreux arbres et plantes développent des bourgeons. Ce sont eux qui, une fois ingérés, causent cette ivresse. Ce phénomène concerne essentiellement les chevreuils et les chamois, deux animaux qui en raffolent à cette saison.

Ces bourgeons sont riches en sucre et en sucs, ce qui fait qu’ils ont un grand potentiel de fermentation. Or c’est la fermentation des molécules de sucre dans l’estomac de ces animaux (et des ruminants en général) qui va produire de l’alcool (éthanol). Voilà la raison pour laquelle il possible de voir des ruminants désorientés, sautant de manière aléatoire et s’aventurant parfois en plein village. Leur ivresse ne dure toutefois pas jamais plus de quelques heures.

L’alcoolisme, un mal inter-espèces

Ce ne sont pas les seuls animaux ayant un penchant pour l’éthanol. La nature fourmille d’exemple d’espèces aux tendances alcooliques voire fans de drogues. En 2011, en Suède, un élan avait été retrouvé complètement ivre et coincé dans un arbre. Même constat pour les écureuils, les sangliers ou encore certains primates qui mangeraient un peu trop de fruits pourris (et donc en cours de fermentation).

Mais tous ne tombent pas dans l’ivresse. Certains ont même développé une résistance impressionnante à l’alcool. Par exemple, la musaraigne à queue de plume de Malaisie est connue pour avoir la plus haute tolérance à l’alcool au monde. Plus largement, sept espèces dont la musaraigne ou encore le loris lent (le seul primate venimeux du monde) ont pour alimentation de base du nectar fermenté de bourgeons de fleurs.

Des scientifiques ont découvert en 2008 qu’ils pouvaient boire ce breuvage à longueur de journée sans s’enivrer grâce à leur métabolisme de détoxification de l’organisme particulièrement efficace. L’un des auteurs de l’étude, le microbiologiste Marc-André Lachance explique que « la quantité d’alcool dont nous parlons est énorme et représente plusieurs fois la limite légale dans la plupart des pays ». Certaines chauves-souris ont ce même pouvoir a révélé une étude en 2010.

Ces animaux qui se droguent

Selon les croyances populaires, les éléphants aussi s’alcoolisent. Mais ce n’est pas vraiment le cas. Certes ils sont amateurs d’éthanol, mais ils ne mangent que des fruits frais et pas assez de fruits déjà tombés au sol pour s’alcooliser, a pointé une étude dès 2006. Ces pachydermes sont en revanche des consommateurs de la racine d’Iboga, une plante hallucinogène. Et ils ne sont pas les seuls. Singes, oiseaux, gorilles, de nombreux animaux consomment cette plante.

D’autres animaux utilisent non pas des plantes mais d’autres êtres vivants pour se shooter. Les lémuriens par exemple, utilisent une mille patte. En plus de servir d’antiparasite en le frottant contre leur fourrure, ils le mordent pour avaler un peu de venin psychotrope. Dans l’océan, les dauphins ont la même technique avec le poisson fugu (ou poisson-ballon), qu’ils mordillent pour qu’il libère des toxines aux effets narcotiques.

À côté de ça, le chevreuil paraît bien sage. D’autant qu’il ne constitue pas un danger particulier, même s’il arrive en ville. Il faut simplement rester prudent en voiture si jamais l’un de ces animaux décide de traverser la route. Et si l’un d’eux s’aventure près d’une maison, la meilleure chose à faire de le laisser tranquille, et il retournera d’où il vient.

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