Animaux disparus : deux dodos reprennent vie au Muséum

Le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris fête les 30 ans de la Grande galerie de l’évolution avec deux nouvelles reconstitutions du dodo. Les créations ont été faites à partir des témoignages et des résultats des recherches scientifiques récentes. Les deux spécimens seront visibles dans la salle des espèces disparues et menacées à partir du 23 mars. Reportage.

Pinceau en main, les yeux rivés sur son modèle, le taxidermiste Vincent Cuisset met en plumes un dodo nu - ou dronte de Maurice. Ce printemps, à l’occasion du 30e anniversaire de la Grande galerie de l’évolution, le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) présente pour la première fois deux reconstitutions du célèbre oiseau, conçues uniquement à partir des données scientifiques.

Dans le laboratoire de taxidermie, niché derrière le musée pédagogique de la galerie, Vincent Cuisset et l’artiste plasticien Camille Renversade ont mené un travail de police scientifique pour récréer deux spécimens fidèles à la réalité.

La pièce est tapissée d’une centaine d’images et fiches de renseignement de l’espèce. Carnets de bord des marins du XVIIe, croquis d’archives, peintures et littérature scientifique ont été réunis pour brosser le portrait du dodo, Raphus cucullatus de son nom scientifique. “Je ne peux m’empêcher de penser à mes prédécesseurs qui travaillaient sur le dodo il y a cent ans. Jadis ils n’avaient pas accès à toutes les archives et recherches dont nous disposons et ils travaillaient uniquement avec de la matière organique. Cette fois, on va essayer de faire un patchwork de tout ce que l'on sait à ce jour en intégrant l’utilisation de matériaux synthétiques”, relate Vincent Cuisset.

Une tête et une patte momifiées, les seules reliques organiques du dodo

La difficulté de leur travail réside notamment dans le fait que “depuis leur description, rares sont les spécimens à avoir été naturalisés”, expose l’artiste Camille Renversade, spécialiste en chimérologie - étude de l’Histoire naturelle et des créatures fantastiques.

Un individu exposé dans une fête foraine du XVIIe siècle a été conservé avant de rejoindre les collections du musée de l’université d’Oxford. "Le problème c’est qu’à l’époque, les techniques de naturalisation n’étaient pas aussi avancées et des parasites l’ont attaqué au XVIIIe siècle. Le directeur ne savait pas qu’il s’agissait d’une pièce rari[...]

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