Angèle revient sur ce terme homophobe dans « Balance ton quoi »

MUSIQUE - Pour beaucoup, le morceau Balance ton guoi est devenu un hymne féministe, chanté aussi bien en manifestation qu’en soirée. Sorti en mai 2019, le tube a propulsé la chanteuse belge Angèle au rang de superstar. Mais si elle était sortie aujourd’hui, la chanson aurait été un peu différente.

Dans une interview pour le magazine Vogue France dont elle fait la couverture en février, la chanteuse est revenue sur une expression qu’elle suggère dans le refrain et qui avait marqué les esprits : « Laisse-moi te chanter d’aller te faire en… hmm » Cette référence à l’insulte homophobe « Va te faire enculer » a pu en choquer certains, le lui fait remarquer le journaliste.

« C’était mon but, d’intégrer un cliché homophobe ! », a rétorqué Angèle, « car je m’adressais à un misogyne – qui dans ma définition, est forcément homophobe ». Pour elle, Balance ton quoi est dans la même veine que la chanson Fuck you de Lily Allen : l’arroseur est arrosé.

« Comme avec le mot ’queer’, on retourne contre lui l’insulte la plus homophobe », a expliqué l’artiste, ouvertement bie.

Des détournements qui ne lui ont pas plu

Angèle n’a cependant pas apprécié que sa chanson soit utilisée à mauvais escient : « Ce qui m’a choqué, en revanche, c’est quand des supporters de foot ont détourné mes paroles sur des banderoles, pour leur donner un sens réellement homophobe », raconte-t-elle. En 2019, ces banderoles avaient créé une polémique entre certains groupes ultras français et des membres du gouvernement.

L’année suivante, Angèle s’était encore retrouvée, malgré elle, au cœur du débat lorsque le site de paris sportifs Winamax avait été pris à partie par Marlène Schiappa pour avoir utilisé l’insulte « enculé » dans un tweet. « Du coup, tu valides pas le refrain d’Angèle dans Balance ton quoi ? », avaient répondu de nombreux internautes à l’ancienne secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes.

Face à ces réactions, Angèle admet qu’aujourd’hui, elle « n’écrirait plus ça ». « À l’époque, c’était insouciant, je n’avais pas la notoriété pour me poser ces questions », justifie-t-elle dans l’interview. Désormais, la chanteuse se montre plus prudente dans ses paroles comme dans ses interviews, ce qui ne l’empêche pas de continuer son combat contre la misogynie et l’homophobie.

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