André Téchiné conteste les accusations de Françis Renaud et invoque « une approche maladroite »

Francis Renaud dit avoir déposé plainte pour harcèlement sexuel contre le réalisateur André Téchiné et le directeur de casting Gérard Moulevrier pour des faits présumés entre 1988 et 2004.

André Téchiné prend la parole. Ce mardi 27 février, le réalisateur français était interrogé par Le Parisien, quotidien dans lequel il a contesté les accusations d’agression sexuelle et la plainte déposée contre lui par l’acteur Francis Renaud, une semaine plus tôt.

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« Je suis évidemment désolé que [Francis Renaud] ait été embarrassé par mon approche verbale sentimentale, maladroite, lors de ce déjeuner », commence le cinéaste de 80 ans par la voix de son avocate, Me Julia Minkowski.

Avant d’ajouter : « J’ai bien sûr eu tort, à l’époque, de ne pas avoir su percevoir que notre relation n’était pas à ses yeux sur un pied d’égalité en raison de mon statut de réalisateur. En revanche, je ne peux qu’exprimer mon incompréhension aujourd’hui face à ce dépôt de plainte pénale. »

Le 22 février dernier, Francis Renaud, acteur fétiche d’Olivier Marchal, a publié sur X (ex-Twitter) le compte rendu d’une plainte qu’il aurait déposée la veille pour harcèlement sexuel.

Plusieurs infractions sont citées dans le document : « harcèlement sexuel pression grave afin d’obtenir un acte de nature sexuelle », « menace de mort réitérée » et « agression sexuelle ». Les faits présumés se seraient déroulés entre 1988 et 2004. André Téchiné n’est, lui, pas le seul à être visé par cette plainte. Le nom du directeur de casting Gérard Moulevrier figure aussi.

En 2018, Francis Renaud, qui n’a pas répondu aux sollicitations du Parisien, a publié un livre autobiographique (La Rage au cœur), dans lequel il a raconté qu’un « superdirecteur de casting » lui avait « attrapé le sexe doucement à travers [son] pantalon » après lui avoir dit que « pour réussir, il faut coucher ». Un peu plus loin dans le livre, il assure qu’après avoir refusé ses avances et celles d’André Téchiné, il aurait été « blacklisté ».

#MeTooGarçons

Dans les colonnes du Parisien, ce même mardi, Gérard Moulevrier dément. « Mon client a eu la surprise de découvrir les déclarations de Monsieur Francis Renaud dans un ouvrage, à charge contre la profession, explique son avocate, Me Céline Bekerman (…) Il est stupéfait par un tel récit qui ne reflète en rien la réalité des événements. Enfin, il n’a pas le pouvoir de blacklister un comédien et a au contraire encouragé Monsieur Renaud dans sa carrière. »

L’histoire de Francis Rénaud nous parvient alors que, le 22 février dernier, l’acteur Aurélien Wiik a lui aussi révélé avoir été victime de pressions et d’agressions sexuelles dans le cadre de son métier, alors même qu’il n’était qu’un enfant.

Sur Instagram, il a lancé jeudi le hashtag #MeTooGarçons. « Les garçons du cinéma se réveillent », a-t-il notamment écrit, en partageant certaines de ses expériences, avant d’appeler « garçons, filles » à « parler » et « agir », en déposant plainte.

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