Avec un an de retard, le “dialogue national” en Égypte enfin sur les rails

“Pour la séance d’ouverture du dialogue national” qui se tient mercredi 3 mai, toutes les forces vives de la société égyptienne seront représentées autour de la table promet le quotidien égyptien Al-Youm Al-Sabee, se félicitant du “pas franchi de pied ferme vers la nouvelle République” promise par le président Abdel Fattah Al-Sissi.

La réunion sera diffusée en direct, annonce encore le journal prorégime, et sera suivie d’autres réunions, dont les premières seront consacrées aux questions politiques. Diverses commissions et sous-commissions devront prendre la suite, consacrées, entre autres, à la santé, au logement ou encore “à la culture et à l’identité nationale”.

C’est le 26 avril de l’année dernière que le président égyptien avait annoncé cette initiative pour donner des gages à l’opinion au moment où le pays commençait à entrer dans une grave crise économique, provoquée notamment par la hausse du prix du blé depuis l’invasion russe de l’Ukraine et par l’envolée de la dette extérieure.

Persistance de la répression

Depuis, le lancement en bonne et due forme de ce dialogue a été maintes fois repoussé, l’opposition réclamant la libération de tous les prisonniers politiques alors que le régime n’en relâchait qu’au compte-gouttes.

Par ailleurs, le régime a d’emblée écarté l’idée de permettre la participation des Frères musulmans. Du côté des autres forces politiques et organisations de la société civile, les espoirs d’une réelle ouverture du champ politique ne se sont pas concrétisés.

“Les violations [des droits politiques et humains] éclipsent les promesses de réformes”, titre ainsi l’Association pour la liberté de pensée et de l’expression (Afte) dans un rapport publié le 1er mai et relayé sur le compte Twitter du média égyptien indépendant Mada Masr, évoquant un processus “vidé de son sens du fait de l’absence de mesures sérieuses”.

Hossam Bahgat, fondateur et directeur de l’Initiative égyptienne pour les droits personnels (EIPR), se pose ainsi la question de savoir s’il faut ou non boycotter ce dialogue. Sur Twitter, il écrit : “Nous ne croyons pas qu’il faille laisser vide un quelconque espace, mais nous y rendre pour faire entendre notre voix”, même si c’est “sans grand espoir”.

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