A un an de la présidentielle, Madagascar s'enfonce dans la crise politique

Des sympathisants du parti Tiako i Madagasikara (TIM), présents malgré l'interdiction du meeting, à Antananarivo, le 8 juillet.

Grève des magistrats, démission du ministre des Finances... Le climat de l'île est miné par des affaires de corruption dans l'entourage du Président.

Le 11 juillet aux aurores, cinq individus ont débarqué au domicile de Barry Benson, à Antananarivo. L’animateur de télévision de 26 ans n’étant pas chez lui, les hommes ont enlevé sa mère. Même si les ravisseurs n’ont pas été identifiés, la descente était certainement liée à la parodie de la conversation musclée entre Claudine Razaimamonjy, conseillère du chef de l’Etat, et un enquêteur du Bureau indépendant anticorruption (Bianco), qu’il avait réalisée dans son émission. Barry Benson a préféré quitter le pays. A un an de la date prévue pour l’élection présidentielle, la situation politique et sociale n’en finit plus de se dégrader à Madagascar. Le Syndicat des magistrats malgaches (SMM) a fait grève du 11 au 17 juillet pour protester contre les interventions répétées du pouvoir dans les procédures judiciaires, et notamment la banalisation des menaces de mort proférées par des élus. Sur la Grande Ile, la corruption et les pressions gangrènent la plupart des secteurs et la marge de manœuvre laissée au contre-pouvoir semble se réduire.

La corruption endémique

D’après le classement 2016 de Transparency International, Madagascar se positionne à la 145e place sur 176. Pour la seule année 2016, selon les chiffres du Bianco, 856 cas ont été dénoncés. Si aucun milieu n’est épargné, certains sont plus touchés que d’autres. Un quart des actes de corruption recensés concernent la police, un autre quart implique l’Etat directement. L'«affaire Claudine», du nom de la conseillère présidentielle soupçonnée de détournement de fonds dans l’attribution de marchés publics à des communes, est un énorme scandale. Et l’intervention du ministre de la justice, Charles Andriamimeza, pour réclamer sa libération auprès du Bianco chargé de l’enquête illustre l’intervention de l’Etat dans les affaires judiciaires.

Une société civile sous (...)

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