Un an après, Aisha fait vivre le combat de Bring Back Our Girls

Kidnappée en avril 2014, les lycéennes de Chibok restent toujours introuvables. Elles ont été probablement mariées à des combattants de Boko Haram.

Alors que le Nigeria vote dimanche dans un climat de guerre contre Boko Haram, le mouvement de solidarité avec les 219 lycéennes kidnappées peine à exister.

Aisha calcule. «346 moins 15… 331!» Cela fait 331 jours, qu’Aisha se rend tous les après-midi à Unity Fountain, un parc au centre d’Abuja. Avec la trentaine de survivants du mouvement Bring Back Our Girls, elle réclame la libération des jeunes filles de Chibok, kidnappées l’année dernière par la secte islamiste de Boko Haram. La mère de famille a même raté la cérémonie de graduation de son fils, envoyé à l’université en Grande-Bretagne. «Plus de vacances, plus de déplacements, mon devoir c’est d’être ici. Ces lycéennes, ce sont un peu mes filles, mes sœurs. Elles auraient pu être moi», explique Aisha, vêtue d’un long hijab, à l’ombre d’un arbre. «Comment pourrais-je rester assise chez moi, et avoir la conscience tranquille?» L’année dernière, le mouvement Bring Back Our Girls («ramenez-nous nos filles») avait mobilisé le monde entier sur le sort des 219 «lycéennes de Chibok». Depuis, le hashtag #BBOG a quasiment disparu des fils Twitter. Les lycéennes, elles, sont toujours introuvables et ont été probablement mariées à des combattants de Boko Haram.

D’autres kidnappings plus massifs encore, d’autres tueries, d’autres massacres, toujours plus atroces et sanglants, ont fait la une de journaux depuis. Mais Aisha et ses collègues n’abandonneront jamais. Le kidnapping de Chibok est devenu un symbole. Celui, enfin, d’un peuple nigérian –chrétien ou musulman, riche ou pauvre, éduqué ou non– qui se soulève ensemble pour demander des comptes au gouvernement. Pendant six ans, le président Goodluck Jonathan a prouvé son indifférence pour lutter contre l’insurrection terroriste qui hante le nord du Nigeria. Et Boko Haram s’est répandu à travers le territoire comme un cancer, dans une indifférence quasi générale.

«Au nom de toutes les femmes»

Dans la capitale, Abuja, à l’entrée de chaque centre commercial, de chaque lieu de (...)

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