Amy Schumer souffre du syndrome de Cushing : quelle est cette rare affection hormonale ?
Cette affection liée à une présence trop élevée de cortisol dans l’organisme peut avoir différentes causes et touche « une à trois personnes sur un million par an ».
SANTÉ - De nombreux commentaires sur le visage gonflé d’Amy Schumer avaient émergé sur les réseaux sociaux. Dans une interview, l’actrice et humoriste américaine a révélé qu’elle souffrait du syndrome de Cushing, une affection hormonale.
C’est en faisant la promotion de la deuxième saison de Life & Beth, la série Hulu qu’elle a créée et dont elle est la vedette, qu’Amy Schumer a pris conscience qu’elle avait un problème. « J’ai dû être filmée et avoir les opinions d’Internet. Mais Dieu merci. C’est ainsi que j’ai compris que quelque chose n’allait pas », souligne-t-elle dans une interview donnée à la lettre d’information News Not Noise.
Elle explique qu’elle a subi une série d’examens médicaux, « dans des machines IRM pendant quatre heures d’affilée, mes veines se fermant à cause de la quantité de sang prélevée et alors que je pensais que je ne serai peut-être plus là pour voir mon fils grandir ». Ces examens approfondis ont révélé que l’actrice souffrait donc d’un syndrome de Cushing. Mais de quoi s’agit-il ?
C’est une affection réversible rare, dont la cause est un excès de cortisol (ACTH), l’hormone du stress, dans l’organisme, sécrété par les glandes surrénales. Selon la Haute Autorité de Santé, « non traité, [le syndrome] induit une surmortalité et une morbidité significative, notamment cardiovasculaire. Son diagnostic et son traitement restent délicats ». Selon l’Association américaine des chirurgiens neurologiques, ce syndrome touche le plus souvent les adultes âgés de 20 à 50 ans et est plus fréquent chez les femmes (70 % de tous les cas).
Un excès de cortisol
Il existe plusieurs causes possibles. La plupart du temps, il est lié à une tumeur - qui peut être bénigne ou non - située au niveau de l’hypophyse (cerveau), qui sécrète en excès cette hormone et agit directement sur la glande surrénale. Mais il peut aussi être dû à la prise au long cours de médicaments ayant un effet anti-inflammatoire, de types corticoïdes.
Selon la Société Française d’Endocrinologie (SFE), les signes les plus évocateurs d’un syndrome de Cushing sont « la prise de poids au niveau du visage et du haut du corps, la fragilité de la peau, la perte des muscles et les fractures. » Les symptômes sont donc cutanés (fragilité cutanée, ecchymoses, vergetures), musculaires (faiblesse musculaire progressive), ou osseux (ostéoporose).
D’autres symptômes peuvent alerter, comme un diabète de type 2, une hypertension artérielle, des troubles du comportement ou un excès de pilosité. Chez l’enfant, un ralentissement de la croissance, surtout s’il est associé à une prise de poids, peut orienter le diagnostic vers un syndrome de Cushing.
« La précocité du diagnostic d’un syndrome de Cushing est déterminante, l’évolution spontanée étant marquée par une surmortalité et une morbidité importante (notamment complications cardiovasculaires, infectieuses, psychiatriques, petite taille chez l’enfant, déformations osseuses, etc.) », souligne la HAS.
Un traitement chirurgical ou par médicaments
Cela reste une affection rare, « qui touche environ 1 à 3 personnes sur 1 million par an. À l’échelle de la France, cela correspond à environ 130 personnes par an », précise la Société Française d’Endocrinologie (SFE).
En présence de symptômes, il faut consulter son médecin traitant qui orientera vers un spécialiste, à savoir un endocrinologue. Le traitement de ce syndrome peut être chirurgical (une opération du cerveau ou l’ablation des glandes surrénales) ou médicamenteux, en fonction des cas.
Dans le cas d’Amy Schumer, les tests ont finalement révélé « un type de Cushing qui se résorbera de lui-même », a rassuré l’actrice, qui souffre également d’endométriose, dont le traitement peut se faire à l’aide de stéroïdes. Elle explique avoir rendu publiques ses informations médicales personnelles « dans le but de défendre la santé des femmes ».
« L’humiliation et la critique de nos corps en constante évolution sont quelque chose que j’ai eu à subir et dont j’ai été témoin depuis longtemps. Je souhaite tellement que les femmes s’aiment et se battent sans relâche pour leur propre santé, dans un système qui généralement ne les croit pas. […] Tout le monde est aux prises avec quelque chose. Peut-être que nous pouvons tous être un peu plus gentils les uns envers les autres et envers nous-mêmes », conclut-elle.
VIDÉO - Amy Schumer visage déformée : sa révélation sur le mal dont elle souffre
À voir également sur Le HuffPost :
Le stress augmente les risques de cancer, et maintenant on sait pourquoi