Ces Américains séropositifs emprisonnés pour des relations sexuelles

“Robert Suttle avait 30 ans lorsqu’il a été arrêté et emprisonné pour s’être rendu coupable d’‘exposition intentionnelle au virus du sida’”, raconte The Guardian. “Suttle affirme avoir immédiatement indiqué à son partenaire qu’il était positif au VIH. Pourtant, à la séparation du couple quelques mois plus tard, l’homme a ouvert une procédure en accusant Suttle de ne pas avoir révélé sa condition. Ce dernier y voit à présent des ‘représailles’ pour la rupture.”

Robert Suttle a été arrêté par la police en Louisiane “malgré le fait qu’avec son traitement sa charge virale était assez basse pour l’empêcher de transmettre le VIH à une autre personne”, souligne le journal.

“La transmission du VIH ou le fait d’exposer quelqu’un au virus est encore pénalement réprimée dans trente-trois États, par diverses lois”, souvent adoptées dans les années 1980, à l’époque où le virus faisait peur et n’était pas encore bien connu. Or pour des gens sous traitement, “le risque de transmettre le virus est presque nul, tandis que le médicament préventif PrEP réduit le risque d’infection de 99 % s’il est bien pris”.

“D’autres lois répriment pénalement le fait d’allaiter, de mordre ou de cracher”, ajoute The Guardian.

“J’ai tout perdu”

“J’ai perdu ma retraite, ma carrière, mon logement”, déclare Ken Pinkela. Cet ancien officier, condamné en 2012 pour avoir exposé quelqu’un au VIH, “a passé 272 jours dans une prison militaire” au Kansas. Avant d’être renvoyé de l’armée et d’avoir du mal à trouver un emploi du fait de son casier judiciaire.

HIV Justice, une organisation non gouvernementale (ONG), recense “au moins 2 936” affaires pénales liées au VIH depuis 2008 aux États-Unis. Les hommes de couleur et les femmes transgenres noires seraient particulièrement touchés, selon le Williams Institute, un centre de recherche également cité par le journal.

“Le problème dépasse largement les États-Unis”, ajoute The Guardian. En trois ans, HIV Justice a recensé “275 cas d’arrestations, de poursuites, de condamnations, procédures en appel ou acquittements dans 39 pays” et estime le nombre réel d’affaires pénales à “près de 700 dans le monde”.

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