Amélie Oudéa-Castéra visée par une plainte en diffamation pour ses propos sur l’école publique

Amélie Oudéa-Castéra, le 15 janvier 2024.
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP Amélie Oudéa-Castéra, le 15 janvier 2024.

POLITIQUE - Elle aimerait bien « clore » ce chapitre mais c’est mal parti. Le Syndicat national des agents publics de l’Éducation nationale (SNAPEN) a déposé plainte ce mardi 16 janvier à Paris contre la ministre de l’Éducation Amélie Oudéa-Castéra, visant les propos qu’elle a tenus pour justifier la scolarisation de ses enfants dans le privé.

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Cette plainte en diffamation, consultée par l’AFP, a été déposée devant la Cour de Justice de la République (CJR), seule juridiction habilitée à poursuivre et juger des membres du gouvernement pour des infractions commises dans l’exercice de leurs fonctions.

Elle vise les propos tenus vendredi par Amélie Oudéa-Castéra pour expliquer la scolarisation de ses trois fils dans un prestigieux établissement privé parisien. En particulier ses déclarations sur sa « frustration » face à « des paquets d’heures qui n’étaient pas sérieusement remplacées » à l’école publique Littré d’où elle avait retiré son fils aîné pour le mettre dans le privé.

Une affirmation mise à mal par le témoignage de l’ex-enseignante de son fils à Littré. « Ce que dit la ministre est archifaux, ça m’a horrifiée. Je me sens personnellement attaquée. Je n’ai pas été absente et quand bien même cela aurait été le cas, on était toujours remplacé. Il n’y a jamais eu de problème de remplacement à Littré qui est une petite école très cotée », a assuré l’institutrice à Libération deux jours après la sortie de la ministre. Selon cette enseignante, le changement d’établissement a été motivé par le refus de l’école d’accepter un passage anticipé de l’enfant en section supérieure. L’entourage de la ministre a catégoriquement démenti.

Oudéa-Castéra à Littré pour présenter ses « excuses »

La plainte « vise à sanctionner ces propos qui touchent la réputation des agents en décrédibilisant l’enseignement public et, plus généralement, à imposer le respect dû par les plus hautes administrations à ces derniers », a commenté Gérard Lenfant, président du SNAPEN. Ce syndicat se présente comme « apolitique », ouvert à « tous les personnels du ministère de l’Éducation nationale présents sur le terrain dans les académies de Toulouse et Montpellier ».

Les plaintes adressées à la CJR sont filtrées par une commission des requêtes, qui peut les classer ou les transmettre à une commission d’instruction. À l’issue de l’instruction, cette commission prononce un non-lieu ou un renvoi en procès.

Ce vendredi, la ministre de l’Éducation nationale s’est rendue à l’école Littré. Accueillie par des huées, elle a déclaré à sa sortie avoir eu « conversation utile » avec les enseignants. « J’ai pu revenir sur ces excuses que je leur devais », a-t-elle indiqué.

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