Amélie Oudéa-Castéra reste ministre des Sports et des Jeux olympiques mais perd l’Education nationale

Amélie Oudéa-Castéra reste ministre des Sports et des Jeux olympiques mais perd l’Education nationale

Les athlètes gardent leur ministre. Dans la tempête depuis plusieurs semaines, Amélie Oudéa-Castéra reste la ministre des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques selon les informations de BFMTV.

L'ancienne joueuse de tennis perd en revanche le ministère de l’Education nationale qui revient à Nicole Belloubet. Amélie Oudéa-Castéra retrouve un ministère plein. Elle n'est pas ministre déléguée sous la tutelle du ministère de l'Education nationale.

Saluant son "engagement total", le Premier ministre Gabriel Attal a admis "un trouble, un malaise" autour d'Amélie Oudéa-Castéra pour justifier ce mouvement. Son grand ministère n'aura donc été qu'éphémère: Nicole Belloubet, 68 ans, ministre de la Justice lors du premier quinquennat du chef de l'Etat, récupère les dossiers de l'école et de la jeunesse.

Amelie Oudéa-Castéra sera restée 28 jours rue de Grenelle, un record pour un ministre de l'Education sous la Vème République. A peine quelques heures après sa nomination le 11 janvier, c'est le faux pas, qui va plomber tout son parcours. Lors de son premier déplacement dans un collège d'Andrésy (Yvelines), elle est interrogée sur la scolarisation de ses trois fils dans la prestigieuse école privée parisienne Stanislas.

Un chemin de croix pendant quatre semaines

La ministre invoque des "paquets d'heures pas sérieusement remplacées" à l'école publique Littré (centre de Paris) où a été brièvement scolarisé son aîné. "Propos lunaires", "séparatisme social": le tollé est immédiat chez les syndicats et la gauche. La ministre tente de déminer le lendemain. Mais dès le dimanche, l'incendie reprend. Dans Libération, l'enseignante de maternelle qui avait eu brièvement le fils ainé de la ministre dément avoir été absente. Le mardi suivant, Mme Oudéa-Castéra se rend à l'école Littré. Et comme son communiquant a averti la presse, les journalistes se pressent, tandis que des manifestants l'accueillent sous les huées.

Un nouveau front s'ouvre: Mediapart révèle un rapport de l'Inspection générale de l'Education nationale sur l'établissement privé catholique Stanislas (où sont donc scolarisés les enfants de la ministre), qui relate des "dérives" notamment homophobes. Médiapart révèle ensuite qu'Amélie Oudéa-Castéra a fait la promotion d'une école privée hors contrat qui accueille notamment de jeunes sportifs lorsqu'elle était ministre des Sports, et soutenu la demande de cette école de passer sous contrat avec l'Etat. "Il est normal que des échanges aient pu avoir lieu sur ce dossier dans le cadre de ses fonctions", réagissait alors l'entourage de la ministre.

Entretemps, un rapport parlementaire épingle la ministre pour ses rémunérations jugées "anormales" lors de son passage en tant que directrice générale de la Fédération française de tennis (FFT). Pour "AOC", la curée semble quotidienne mais la crise des agriculteurs lui accorde quelques jours d'accalmie. Après les enseignants, les syndicats et les défenseurs de l'école publique, c'est l'administration qui la fragilise encore un peu plus: l'un des plus hauts cadres de l'Education nationale, le recteur de Paris, démissionne. Une décision rarissime.

Article original publié sur RMC Sport