Amélie Oudéa-Castéra, interpellée à l’Assemblée, dit regretter ses réponses sur la scolarisation de son fils

POLITIQUE - Domaine privé ? Le député Insoumis Rodrigo Arenas a profité des premières questions au gouvernement de l’ère Gabriel Attal ce mardi 16 janvier pour interpeller la ministre de l’Éducation nationale, embourbée dans une polémique suite à ses propos sur l’école publique.

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L’élu parisien, ancien président de la première fédération de parents d’élèves (FCPE), a de nouveau demandé la démission d’Amélie Oudéa-Castéra, en la renommant « ministre de l’enseignement privé » à plusieurs reprises. En réponse, la ministre des Sports - qui a récupéré l’Éducation nationale à la faveur d’une promotion express lors du dernier remaniement - a expliqué regretter la façon dont elle a répliqué.

De fait, « AOC » peine à se dégager de cette controverse née de son premier déplacement comme ministre de l’Éducation nationale. Dans ce contexte, tant son choix d’inscrire ses trois fils à l’école Stanislas, prestigieux établissement privé des beaux quartiers de la capitale que ses motivations déclarées, à savoir « des paquets d’heures pas sérieusement remplacées » dans le public, ont provoqué un tollé.

« Je n’aurais pas dû me laisser entraîner sur le terrain de la vie privée »

Pour elle, tout ceci n’aurait pas dû être étalé sur la place publique. « À peine nommée ministre de l’Éducation nationale, j’ai été interpellée par Mediapart sur mes choix de scolarisation de mes enfants », a-t-elle expliqué comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, en référence à un article du média en ligne relayant, effectivement, le fait que les trois enfants de la ministre sont ou ont été scolarisés à l’école Stanislas. Ce qu’elle qualifie « d’attaques. »

« Je n’aurais pas dû me laisser entraîner sur le terrain de la vie privée. Ni me sentir obligée de me justifier, aucun parent d’élève ne devrait l’être. Je n’aurais pas dû non plus exposer l’école Littré », a-t-elle encore lancé aux députés, précisant s’être rendue sur place le matin même pour leur faire des excuses.

La ministre de l’Éducation nationale a également voulu revenir sur « le souvenir et le ressenti d’une expérience d’il y a quinze ans », qui a guidé sa première réponse vendredi. Elle a effectivement justifié la scolarisation de ses trois fils à l’école Stanislas en raison de « paquets d’heures » non remplacées à l’école publique Littré, un autre établissement huppé du 6e arrondissement parisien, mais public.

Or, le quotidien Libération a ensuite révélé que seul l’aîné de ses enfants y a fait un bref passage de six mois en petite section de maternelle. Son institutrice dément également avoir été absente. De quoi alimenter les accusations de « mensonge » relayé par les oppositions.

Désormais, Amélie Oudéa-Castéra évoque des « problèmes d’organisation », qui lui auraient été confirmés par « l’enseignante de l’époque », ce mardi matin. Sur le fond de la question des professeurs non remplacés, elle a promis de faire « des propositions » au chef du gouvernement. De quoi clore cette séquence malheureuse pour l’exécutif ? Pas sûr. Le Syndicat national des agents publics de l’Éducation nationale (SNAPEN) a déposé plainte pour « diffamation » ce mardi contre la ministre.

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