Alzheimer : les résultats d'une étude "inestimable" sur plus de 20 ans

Une très large étude sur plus de 20 ans montre que plusieurs biomarqueurs peuvent prédire l’apparition de la maladie d'Alzheimer jusqu’à 14 ans avant l’apparition des premiers symptômes.

Ce fut un travail de longue haleine. Pendant 20 ans, des volontaires ont passé régulièrement des tests sanguins et des imageries pour essayer de comprendre comment la maladie d’Alzheimer apparaît. Au-delà des signes cliniques, comme la perte de mémoire ou la désorientation, la recherche a déjà mis le doigt sur plusieurs signes.

D’abord, l’accumulation d’une protéine dans le cerveau, la bêta-amyloïde, qui, sous forme de plaques, empêche le bon fonctionnement des neurones. Ensuite, la protéine tau, qui, elle aussi, s’accumule et fibrille ("tournicote") autour des neurones jusqu’à les empêcher de communiquer.

Enfin, dans le cerveau, certaines structures diminuent. On sait que la plaque bêta-amyloïde commence à s’accumuler bien avant que la mémoire ne commence à faiblir, autour de 65 ans. Mais à partir de quand les niveaux sont-ils assez différents pour qu’on puisse prédire qui développera un Alzheimer et qui ne le développera pas ? C’est ce qu’a tenté de savoir le groupe de recherche China cognition and aging study (COAST) qui publie ces travaux dans le New england journal of medicine (NEJM).

Des changements rapides puis un plateau

Pour cela, un groupe de participants a passé tous les deux ou trois ans des imageries cérébrales, des tests cognitifs et une analyse de liquide céphalo-rachidien.

Au bout de vingt ans, les résultats de 648 d’entre eux, ayant développé la maladie d’Alzheimer, ont été comparés à ceux de 648 autres personnes, qui n’ont pas eu de problèmes cognitifs. Grâce au liquide céphalo-rachidien, plusieurs biomarqueurs connus ont pu être retracés. Les niveaux de plaque bêta-amyloïde chez les personnes qui allaient développer Alzheimer ont commencé à diverger du groupe sain 18 ans avant les premiers symptômes. Les niveaux de protéine tau, eux, se sont démarqués 11 ans avant.

Par ailleurs, l’hippocampe a ensuite commencé à s’atrophier huit ans avant que les signes cliniques de déclin cognitif n’apparaissent. Ces résultats montrent "une apparente accéléra[...]

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