Alzheimer: une nouvelle thérapie capable d'annuler les pertes de mémoire ?
D’après les conclusions d’une étude réalisée sur des souris, des chercheurs ont mis au point un traitement capable d’annuler les pertes de mémoire liées à la maladie d’Alzheimer.
La maladie d’Alzheimer empoisonne le quotidien de près de trois millions de Français. Des personnes malades, mais aussi leurs proches directement impactés. Aujourd’hui, la France compte environ 900 000 malades. Alors qu’une équipe de recherche travaille à la mise au point d’un test de détection précoce de la maladie, d’autres scientifiques sont à pied d’œuvre pour élaborer un traitement.
En Australie, des chercheurs de l'Université Macquarie ont découvert un nouveau traitement capable d’annuler les effets de la perte de mémoire associée à la maladie d'Alzheimer. Cette recherche, co-dirigée par deux frères, le Dr Arne Ittner et le professeur Lars Ittner, du Centre de recherche sur la démence de l'Université Macquarie, s'appuie sur leur travail commencé en 2016. Cette étude impliquait alors une thérapie génique révolutionnaire faisant appel à une enzyme naturellement présente dans le cerveau, connue sous le nom de p38gamma. Les deux scientifiques ont réalisé leur étude sur des souris. Au gré de leurs analyses, ils ont découvert que lorsque l’enzyme p38gamma était activée, elle pouvait modifier une protéine empêchant aux symptômes de la maladie d’Alzheimer de se développer. Des résultats publiés dans la revue Acta Neuropathologica.
Grâce à leurs travaux, ils ont également découvert que cette enzyme permettait d’améliorer et de restaurer la mémoire chez des souris souffrant d’un stade déjà avancé de la maladie. De plus, leurs résultats suggèrent également que la thérapie génique peut être efficace pour soulager d’autres formes de démence. “Lorsque nous avons entrepris de développer cette thérapie génique, nous nous attendions à ce qu'elle stoppe la progression de la démence, mais nous ne nous attendions pas à ce qu’elle l’annule. Cette approche a complètement annulé la perte de mémoire déjà installée au début de la thérapie”, résume le professeur Lars Ittner, directeur du centre de recherche sur la démence de l'Université Macquarie.
Une nouvelle piste thérapeutique
De son côté, le Dr Arne Ittner, auteur principal de l'étude, complète : “Nous avons besoin d'une meilleure compréhension de ce qui arrive aux molécules du cerveau pendant la démence. Notre travail fournit une pièce très importante à ce puzzle”. À l’avenir, des essais doivent être réalisés chez l’humain afin de déterminer l’efficacité et la sécurité de cette approche. Et les deux frères sont plutôt confiants pour l’avenir et prédisent un succès de cette thérapie dans moins de dix ans : “Cela pourrait même être dans les cinq ans pour que nous puissions voir le succès que nous avons vu chez les souris”.
Il y a quelques jours, une précédente étude porteuse d’espoirs était révélée. À l’Université des sciences de Tokyo, une équipe de recherche japonaise s’est intéressée à l’ocytocine pour traiter la maladie. “L’ocytocine s'est récemment révélée impliquée dans la régulation des performances d'apprentissage et de mémoire, mais jusqu'à présent, aucune étude antérieure ne traite de l'effet de l'ocytocine sur les troubles cognitifs induits par l'amyloïde-bêta”, a rapporté le professeur Akiyoshi Saitoh. Une nouvelle piste thérapeutique qui pourrait se concrétiser, dans les prochaines années, par l’élaboration d’un traitement.