Alzheimer : les médicaments de l'espoir

Trois nouveaux traitements aux États-Unis permettent de réduire le déclin cognitif des patients. Mais leur prise est souvent associée à des effets secondaires importants. Les autorités sanitaires européennes hésitent à autoriser leur commercialisation.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°919, daté septembre 2023.

Est-ce le début d'une nouvelle ère dans le traitement de la maladie d'Alzheimer ? Alors que certains médecins pensaient que les pistes de recherche actuelles menaient à une impasse, coup sur coup, trois médicaments ont été commercialisés ou sont en passe de l'être aux États-Unis. Des traitements avec lesquels, pour la première fois, on peut associer un ralentissement du déclin cognitif aux effets visibles dans le cerveau. Ces effets sont une réduction dans l'accumulation d'agrégats protéiques que les chercheurs pensent nocifs. Cette piste de recherche, dite de la cascade amyloïde, remonte aux débuts des années 1990.

La protéine bêta-amyloïde, naturellement présente dans le cerveau, s'accumule au fil des années et finit par former des dépôts. Ces derniers déstabilisent une autre protéine, tau, dont la désorganisation fait dégénérer les neurones, allant jusqu'à la mort des cellules. Un processus très lent, qui s'installe bien avant les premiers symptômes de la maladie. Bien que le processus ne soit pas réversible, il est ralenti par cette nouvelle génération de molécules : l'aducanumab (Adulhem) du laboratoire Biogen autorisé en 2021 ; le lecanemab au début de cette année ; et, enfin, le donanemab d'Eli Lilly qui a déposé sa demande d'autorisation en juillet.

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Trois anticorps monoclonaux administrés par intraveineuse chez le patient toutes les deux semaines. Tous ont la même action : ils sont formulés pour détecter et détruire les protéines bêta-amyloïde et tau. L'aducanumab a été le premier à montrer une réduction des dépôts amyloïdes, sans lien toutefois avec une amélioration sur le plan clinique pour le patient. Un tour de force que le lecanemab a, lui, réussi : les études cliniques annoncent que ce dernier a permis de réduire de 27 % le déclin cognitif des patients traités sur une période de dix-huit[...]

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