Alstom se prépare à continuer sa route sans Siemens

Dans l'usine Alstom de Belfort, en octobre 2017.

Lors de la publication de ses résultats ce jeudi, le groupe a fait savoir à ses actionnaires que la fusion avec le conglomérat allemand était mal engagée du fait de la réticence de Bruxelles.

Alstom et Siemens ne croient plus à leur mariage, qui avait pourtant reçu la bénédiction élyséenne d’Emmanuel Macron. Libération s’en était fait l’écho dès la mi-décembre : le rachat du fabricant du TGV par le conglomérat allemand avait du plomb dans l’aile depuis l’enquête approfondie ouverte par la Commission européenne sur cette opération, qui devait donner naissance à un «Airbus du ferroviaire», dixit ses promoteurs. Mais ce jeudi, la direction du groupe français a profité de la publication de ses résultats trimestriels pour avertir ses actionnaires que l’affaire était vraiment mal engagée. Alors que la très raide commissaire à la concurrence Margrethe Vestager devrait rendre son verdict à Bruxelles d’ici le 18 février, et qu’Alstom et Siemens ont proposé des «remèdes» minimes pour tenter de l’amadouer, l’entreprise française pilotée par Henri Poupart-Lafarge a fait savoir qu’il n’y avait «pas de certitude que le contenu de cette proposition sera suffisant pour répondre aux préoccupations de la Commission».

Dimanche dernier encore, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, était pourtant monté au créneau pour défendre la fusion Alstom-Siemens et hausser le ton face à Margrethe Vestager : refuser ce projet serait «une erreur économique» et une «faute politique» face à la menace que représenterait le dragon chinois du ferroviaire CRRC, numéro un mondial du secteur et déjà deux fois plus lourd qu’Alstom et Siemens réunis. Une menace qui reste toutefois «fantôme» alors que le chinois n’a pour l’instant participé qu’à de rares appels d’offres en Europe de l’Est. Et «si jamais la Commission européenne devait donner une décision défavorable à cette fusion, elle le ferait pour de mauvaises raisons», avait tonné Le Maire. De quoi braquer un peu plus Vestager.

«TGV du futur»

Car de (...)

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