Alstom, désendetté, affiche des commandes record en 2015-2016

par Cyril Altmeyer

PARIS (Reuters) - Alstom a annoncé mercredi avoir quasiment achevé son désendettement et amélioré sa marge opérationnelle en 2015-2016, comptant sur des prises de commandes record pour conforter ses objectifs 2020.

Le groupe industriel français, recentré sur le transport après la cession de ses activités d'énergie à General Electric, a fait état dans un communiqué d'un chiffre d'affaires de 6,88 milliards d'euros pour l'exercice clos le 31 mars, en croissance organique de 7%.

Alstom, dont Bouygues détient 29%, a toutefois maintenu son objectif de croissance organique de 5% par an d'ici 2020 après un exercice tiré par des prises de commandes record de 10,6 milliards grâce à des méga-contrats de locomotives en Inde.

Le groupe, qui avait déjà engrangé plus de dix milliards d'euros de commandes en 2014-2015 grâce à un contrat avec les chemins de fer sud-africains, continue à avoir une "activité commerciale importante" en ce début d'exercice, a précisé son PDG Henri Poupart-Lafarge lors d'une conférence téléphonique avec la presse.

"Toutes nos régions sont en croissance, ce n'est pas comme s'il y avait un enfant malade autour de la table", a-t-il dit, soulignant le "book-to-bill" supérieur à 1 sur l'ensemble des géographies du groupe (voire 1,5 en Asie).

Alstom, qui a pour principaux concurrents le canadien Bombardier, l'allemand Siemens et le chinois CRRC, continue notamment à négocier un contrat pour le métro de la Mecque et est sur les rangs pour une commande de TGV aux Etats-Unis.

Son résultat d'exploitation ajusté a progressé de 23% à 366 millions d'euros, pour une marge opérationnelle en hausse d'un demi-point à 5,3%.

Le groupe s'est fixé pour objectif 2020 d'atteindre une marge d'environ 7% grâce à des économies et à la baisse de la part du matériel roulant (les trains) dans son chiffre d'affaires au profit de services espérés plus lucratifs.

Henri Poupart-Lafarge s'est cependant refusé à tout objectif pour l'exercice en cours.

Les analystes attendaient en moyenne pour l'exercice 2015-16 un chiffre d'affaires de 6,753 milliards d'euros et un bénéfice opérationnel (Ebit) de 378 millions, selon le consensus réalisé par Inquiry Financial.

Le groupe a ramené sa dette nette à 203 millions d'euros au 31 mars, contre 3,143 milliards un an plus tôt, et a redressé son résultat net part du groupe à 3,001 milliards, contre un solde négatif en 2014-2015, grâce à la vente de ses activités énergie à GE et à des dépréciations exceptionnelles.

Il a toutefois décidé de ne pas proposer de dividende au titre de l'exercice écoulé, après avoir déjà distribué 3,2 milliards d'euros à ses actionnaires à travers un rachat d'actions.

(Cyril Altmeyer, édité par Pascale Denis)