Les Allemands sont-ils devenus paresseux ?
“Les Allemands auraient-ils oublié leur fameuse éthique du travail ?” s’interroge Chris Bryant. Le chroniqueur de Bloomberg brosse un tableau sévère du monde de l’entreprise outre-Rhin.
Jusqu’à récemment, l’Allemagne semblait avoir trouvé un bon équilibre entre l’ambition d’être un poids lourd de l’économie mondiale et le souci d’assurer aux travailleurs une bonne qualité de vie, “essentiellement grâce à l’excellente productivité de son secteur industriel”.
Or le pays souffre à présent d’un manque de main-d’œuvre chronique. Environ 1,7 million de postes seraient vacants sur une population active d’environ 46 millions de travailleurs, “et la pénurie de main-d’œuvre pourrait encore s’aggraver”.
Le manque de personnel est devenu “un cercle vicieux”. La faute, selon le journaliste, à la multiplication des arrêts maladie, à une durée moyenne du travail trop faible et au recours trop important au travail à temps partiel.
La durée moyenne du travail en baisse
En 2023, les Allemands ont pris en moyenne quinze jours de congé de maladie “et ces absences ont largement contribué à la chute du pays dans la récession”. Les infections respiratoires post-Covid ne sont pas seules responsables. “Les employés des entreprises ou des institutions en sous-effectif sont susceptibles de souffrir d’épuisement professionnel.”
L’année dernière, la durée annuelle moyenne de travail a été “la deuxième plus basse jamais enregistrée”. En cause, notamment, les taux élevés d’emploi à temps partiel. “En Allemagne, environ la moitié des femmes qui travaillent le font à temps partiel.”
Et le chroniqueur américain emboîte le pas au ministre allemand des Finances, Christian Lindner, qui a pu récemment déclarer qu’“en Italie, en France et ailleurs, ils travaillent beaucoup plus que [les Allemands]”.
Les gains de productivité promis par l’intelligence artificielle suffiront-ils pour maintenir longtemps le niveau de vie actuel dans le pays ? Chris Bryant n’y croit pas. Selon le journaliste, on devra à l’avenir travailler davantage en Allemagne pour financer la transition énergétique et le système social.
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