En Allemagne, les revenus annexes des journalistes au cœur d’une polémique
Une question posée par le groupe parlementaire de l’AfD secoue le milieu du journalisme allemand, annonce le Tagesspiegel. Lors d’une séance au Bundestag, le parti d’extrême droite a pointé du doigt l’ampleur de la rémunération des “prestations” effectuées par des journalistes pour le compte d’institutions et d’entreprises. Le gouvernement a alors publié un aperçu des sommes versées pour ces travaux non journalistiques payés par les pouvoirs publics. Et elles sont particulièrement importantes.
“Ce genre d’activité n’a rien de nouveau, explique le titre, orienté à gauche. Leur ampleur, en revanche, est inédite.” Au total, les journalistes auraient touché ces cinq dernières années près de 1,5 million d’euros pour diverses tâches annexes, comme l’animation de conférences ou de débats.
La journaliste de télévision Linda Zervakis, notamment, fait partie des personnalités pointées du doigt. En 2022, elle aurait reçu près de 12 000 euros pour animer des événements organisés par la chancellerie fédérale. La présentatrice de la chaîne ProSieben a, entre autres, interviewé le chancelier social-démocrate Olaf Scholz dans le cadre d’un festival consacré au numérique l’été dernier. “La majorité des journalistes concernés viennent de médias audiovisuels publics, mais il y a aussi des magazines et des journaux, dont le Tagesspiegel.”
Objectifs électoraux
Pour le journal berlinois, les critiques de l’AfD sont exagérées. Actuellement dans l’opposition, la formation d’extrême droite “fait tout pour présenter les médias comme ‘les représentants du système’, les médias publics comme des ‘porte-voix du gouvernement’ et l’équivalent allemand de la redevance audiovisuelle un ‘impôt obligatoire’”. Le tout, avec des objectifs électoraux affichés.
Mais le Tagesspiegel juge tout de même nécessaire de se pencher sur les revenus annexes des journalistes allemands – particulièrement quand ceux-ci proviennent d’institutions gouvernementales.
“Il est en effet difficile d’accepter de l’argent d’un gouvernement et de critiquer son action dans le même temps.”
[...] Lire la suite sur Courrier international