En Allemagne, un rabbin et un imam face à l’“incendie” de l’intolérance

L’imam Ender Cetin et le rabbin Elias Dray se présentent comme un “tandem”. Après tout, ils ont partagé en 2018 un seul et même vélo lors d’une manifestation pour le vivre-ensemble organisée à Berlin. Mais, la plupart du temps, leur coopération ne se fait pas sur roues : elle s’effectue dans les écoles allemandes, où les deux hommes se rendent pour parler de leur religion respective et du conflit israélo-palestinien.

“Le projet a été créé en 2013 par l’ONG Verein Leadership Berlin – Netzwerk Verantwortung”, indique Deutsche Welle. Un an après l’agression très médiatisée d’un rabbin dans les rues de Berlin, l’initiative “meet2respect” (“se rencontrer pour se respecter”) a vu le jour pour promouvoir dès l’enfance la tolérance et l’empathie. Convaincus de l’importance du projet, Ender Cetin et Elias Dray se sont portés volontaires et sont depuis devenus amis. Leur objectif : lutter contre l’antisémitisme, mais aussi contre l’islamophobie.

Débats houleux

“Mais, depuis l’attaque barbare des terroristes du Hamas contre des civils israéliens, il y a un mois, et les représailles militaires d’Israël dans la bande de Gaza, tout a changé”, assure le média allemand. Selon la formulation des deux intéressés, les enseignants les contactent comme l’on pourrait contacter “des pompiers face à un incendie”. Comme les adultes autour d’eux, leurs élèves s’intéressent énormément à la guerre au Moyen-Orient. Et les débats sont parfois houleux dans les écoles d’un pays particulièrement marqué par son histoire antisémite.

“Les chiffres de l’Agence fédérale pour l’éducation politique [BPB, en allemand : Bundeszentrale für politische Bildung] donnent une idée de l’ampleur des défis auxquels sont confrontés les membres du corps enseignant allemand, un mois après l’attaque terroriste du Hamas [contre Israël].” Les demandes de supports pédagogiques imprimés traitant d’antisémitisme et de l’État hébreu ont été multipliées par quatre en octobre, par rapport aux neuf premiers mois de l’année. En parallèle, le nombre de visites sur le dossier en ligne de la BPB sur le conflit israélo-palestinien a augmenté d’environ 1 500 %.

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