Allemagne : «Les réfugiés deviennent un jour des salariés irremplaçables»

Outre-Rhin, le patronat se réjouit de combler, grâce aux migrants, le manque de main-d'œuvre et d'apprentis, mais le parcours s'avère complexe pour les candidats.

Saed a enfin atteint son but : rejoindre l’Allemagne. Cet étudiant en ingénierie de Damas, parti voici un mois avec un groupe de vingt proches, fait le pied de grue au LaGeSo (le bureau de la santé et des affaires sociales) de Berlin, un bâtiment de briques et de préfabriqués de la Turmstrasse, dans un quartier populaire du nord de la ville. C’est là que les nouveaux arrivants patientent, parfois jusqu’à dix jours, pour se faire enregistrer. Assis par terre avec son frère, le jeune homme, qui a besoin de médicaments pour sa mère, attend d’être reçu au dispensaire de fortune installé pour les réfugiés.

Comme tous les Syriens arrivant dans la capitale allemande, Saed a de bonnes chances d’obtenir un permis de séjour. Affaibli par le voyage, il se raccroche à son rêve : travailler comme ingénieur chez un constructeur automobile du pays.

«Tous les métiers de l’artisanat ont un grave déficit»

L’Allemagne attend cette année 800 000 demandeurs d’asile et le patronat se réjouit de cet apport inattendu de main-d’œuvre. Un quart de la population allemande est âgée de moins de 25 ans, une proportion qui atteint 50% chez les migrants. De quoi répondre à l’inquiétude des chambres de commerce et d’industrie : en cette rentrée scolaire, 80 000 postes d’apprentis sont restés non pourvus…

«Tous les métiers de l’artisanat ont un grave déficit en termes de relève, souligne le porte-parole de la Fédération des artisans allemands, Alexander Legowski. Depuis des années, nous tentons activement de recruter des migrants, malgré les obstacles administratifs.» «De nombreux réfugiés – surtout les Syriens ou les Irakiens – viennent avec une bonne qualification dans des domaines recherchés sur le marché du travail, constate la Fédération des employeurs allemands dans un document de travail. Ils devraient obtenir (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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