En Allemagne, le plafonnement du prix du kebab réclamé par les anticapitalistes de Die Linke

Plafonner le prix du kebab ? En Allemagne, le débat est très sérieux. Photo d’illustration.
FRANK PERRY / AFP Plafonner le prix du kebab ? En Allemagne, le débat est très sérieux. Photo d’illustration.

INFLATION - Une hausse de prix que les Allemands ont du mal à digérer. Le parti anticapitaliste Die Linke a annoncé vouloir déposer une proposition de loi plafonnant le prix du kebab. Une manière de lutter contre l’inflation symbolique connue par ce produit emblématique et baptisée « Donerflation » outre-Rhin. L’objectif serait d’obtenir une subvention de l’État afin que les prix restent bas et limités à moins de cinq euros, a expliqué le parti au média Bild, dimanche 5 mai.

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Car depuis deux ans, le prix des kebabs a explosé en Allemagne. Alors que le prix moyen du sandwich s’établissait autour des 3 euros en 2022, il faut désormais compter entre 7 et 10 euros pour en déguster, du fait de la hausse des loyers, du prix des matières premières et de l’énergie notamment. Une augmentation inacceptable pour Die Linke.

La question « Quand est-ce que le kebab coûtera à nouveau 3 euros ? » avait ainsi été posée en mars dernier au chancelier Olaf Scholz, lors d’une session question/réponse sur Instagram. Car il faut dire qu’en Allemagne, le débat sur le prix des kebabs est très sérieux. Logique quand on sait qu’1,3 milliard en sont consommés chaque année dans le pays. Pour avoir un ordre d’idée, en France, c’est pratiquement quatre fois moins.

Des kebabs à 4,90 euros

« Quand les jeunes demandent : “Olaf, rends le kebab moins cher”, ce n’est pas une blague sur Internet, mais un sérieux appel à l’aide ! L’État doit intervenir pour que la nourriture ne devienne pas un produit de luxe », a expliqué Kathi Gebel, représentante de la branche jeunesse de Die Linke, au tabloïd Bild.

Le parti va pour cette raison déposer une proposition de loi visant à limiter les prix à 4,90 euros, voire 2,90 euros pour les étudiants. Die Linke espère que la différence entre le prix de vente actuel et le prix plafond sera subventionnée par l’État, ce qui représenterait un montant estimé à 4 milliards d’euros par an, selon les estimations du parti.

Mais le gouvernement ne semble pas être en mesure de répondre à cette demande. Pour l’instant, le chancelier allemand, à qui l’on demande souvent « s’il ne devrait pas y avoir un blocage des prix du doner », a exclu tout plafonnement. Sa justification ? Il est impossible, dans une économie de marché, de contrôler les prix de produits alimentaires.

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