Allemagne : les mères d'enfants nés d'un adultère contraintes à lever le secret ?

Echantillons d'ADN, dans un laboratoire de Munich, en mai 2011.

Le Conseil des ministres allemand vient de valider un projet de loi qui les oblige à livrer le nom de leurs amants pendant la période de gestation, pour permettre un remboursement par le véritable géniteur des frais d'éducation avancés par le «père berné».

Actualisé avec validation par le Conseil des ministres allemand du projet de loi

On les appelle en Allemagne «les enfants du coucou» – les Kuckuckskindern –, du nom de cet oiseau qui «parasite» le nid des autres en y pondant ses œufs à l’insu du locataire officiel. Selon les estimations, de 1 à 10% des enfants allemands naîtraient chaque année d’une relation extraconjugale, et seraient élevés par un «père» ignorant qu’il n’est en fait pas le géniteur de son enfant. «Ça représente jusqu’à 80 000 naissances par an environ», souligne le magazine Focus. Chaque année, plusieurs centaines de cas occupent les tribunaux germaniques. La justice allemande n’était jusqu’à présent guère favorable à ces pères «bernés», qui ont élevé pendant des mois ou des années un enfant qui n’était pas le leur. En cas de séparation, obligés à verser de lourdes pensions alimentaires, ils disposaient de peu de recours pour faire valoir leurs droits.

Pas de détricotage

Condamné en 2015 par la Cour Constitutionnelle à renforcer les droits des pères doutant de leur paternité, le gouvernement fédéral a présenté et validé mercredi en Conseil des ministres un projet de loi contesté. Le texte, concocté par le ministre de la Justice, le social-démocrate Heiko Maas, permettra en effet de contraindre une femme infidèle à avouer le nom des hommes qu’elle a fréquentés au moment de la conception, afin d’obliger le véritable géniteur à prendre en charge les frais d’éducation de l’enfant.

Le père trompé pourra alors exiger un remboursement des frais d’entretien de l’enfant sur une période rétroactive allant jusqu’à deux ans. Le texte considère en effet qu’on ne peut pas totalement détricoter une histoire familiale, à laquelle l’homme a lui-même «participé (...)

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