Allemagne : l’exécutif veut débarrasser la loi de ses derniers vestiges nazis

Felix Klein, le commissaire du gouvernement à la Lutte contre l'antisémitisme, souhaite débarasser les lois allemandes de leurs derniers vestiges nazis.
Felix Klein, le commissaire du gouvernement à la Lutte contre l'antisémitisme, souhaite débarasser les lois allemandes de leurs derniers vestiges nazis.

En Allemagne, il existe encore 29 textes juridiques ou réglementaires datant du régime d'Adolf Hitler (1933-1945). Felix Klein, le commissaire du gouvernement d'Angela Merkel à la Lutte contre l'antisémitisme, a déploré le fait qu'ils n'aient jamais été supprimés depuis la chute du IIIe Reich. Certains de ces textes avaient pourtant un « fond antisémite très clair », a-t-il assuré à l'Agence France-Presse. Son objectif est d'aboutir à un nettoyage complet, si possible avant la fin de la législature en septembre.

La question de l'adoption d'une loi unique réformant l'ensemble des textes concernés ou de changements au coup par coup reste cependant à trancher. Le cas le plus emblématique demeure la loi sur les changements de noms et prénoms. Promulguée en janvier 1938, cette loi a ouvert la voie à un décret du ministre de l'Intérieur nazi Wilhelm Frick obligeant à partir du 1er janvier 1939 « les hommes et les femmes juifs à ajouter respectivement les prénoms Israël et Sara à leurs prénoms » officiels, rappelle Felix Klein.

Le texte est devenu une loi fédérale

L'ordonnance a été abrogée par les Alliés après la Seconde Guerre mondiale. Mais ce texte de 1938, débarrassé de sa dimension antisémite, est devenu en 1954, sur décision administrative, une loi fédérale. Or, cette loi, qui définit dans sa version actuelle les critères pour changer de nom, est « encore formulée aujourd'hui comme si le Reich existait toujours », déplore Felix Klein. Il pointe l'usage de ter [...] Lire la suite