Allemagne: l'étau se resserre autour des militants anti-charbon de Lützerath

L’expulsion était attendue, la voilà enclenchée. Ce mercredi matin, à l’aube, la police allemande a lancé l’évacuation de la ZAD de Lützerath, dans le Nord-Ouest du pays, où des centaines d’activistes du monde entier se sont installées depuis 2020 pour tenter de stopper l’extension d’une mine de charbon.

Canons à eau, hélicoptères, police montée, brigades canines : les forces de l'ordre ont prévu une opération de grande envergure, qui pourrait durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines, selon la résistance des manifestants.

Encerclés, les activistes ont lancé plusieurs appels à rejoindre le site. Un porte-parole du mouvement "Lützerath bleibt" a appelé quiconque soutien la lutte à gagner le village pour "empêcher l’expulsion".

Une fois l’évacuation terminée, il est prévu que l’énergéticien RWE, qui exploite la mine de charbon à ciel ouvert Garzeilwer II, rase les habitations du site pour étendre son site. En octobre dernier, RWE est parvenu à un compromis avec les autorités allemandes. En échange de la fin de l’exploitation du charbon dès 2030 au lieu de 2038, le géant allemand de l’énergie s’est vu autorisé à d'étendre son exploitation. Un accord que le ministre de l’Environnement de Rhénanie-du-Nord-Westphalie Oliver Krischer considère être un "pas important vers la protection du climat", en période de flambée des prix de l'énergie et de l'invasion russe de l'Ukraine.