Allemagne : après la mort de son mari, elle se retrouve forcée de payer la pension de son ex, elle-même décédée
Alors que cette improbable situation lui a déjà coûté près de 5000 euros, la retraitée a tenté de déposer un recours, sans succès.
Prise au piège par un couac administratif. En Allemagne, une retraitée veuve depuis trois ans fait l'objet d'une empoisonnante incongruité. Suite au décès de son époux, le compte bancaire de Gabriele Greif est en effet prélevé chaque mois d'une somme de 140 euros, correspondant à la pension due par son conjoint à sa première femme. Rien d'anormal jusqu'ici... sauf que l'ex en question est elle aussi décédée, et ce depuis bien longtemps.
Comme le rapporte Midi Libre, qui relaye les informations du site allemand Focus, la retraitée était mariée depuis 30 ans avec Manfred Greif, un homme qui avait divorcé d'une précédente union. Une décision judiciaire avait à l'époque statué que Manfred devrait verser 140 euros par mois de pension à son ex-femme. Il s'était ensuite acquitté sans faille de cette obligation pendant des années, jusqu'au décès de cette ancienne compagne.
Une pension prélevée contre toute logique
Manfred Greif avait alors demandé et obtenu l'arrêt du virement. L'histoire semblait close, mais elle a resurgi par surprise à la suite du décès de Manfred, il y a trois ans. Alors qu'elle faisait le deuil de son compagnon de trente ans, Gabriele a en effet constaté l'apparition d'un étrange prélèvement sur son propre compte bancaire.
Renseignement pris, la retraitée a compris qu'il s'agissait, contre toute logique, de la pension de la première femme de Manfred. Jugeant surréaliste de faire un virement mensuel à une personne décédée, Gabriele Greif a tenté de faire annuler l'opération, mais a alors appris qu'elle n'avait pas le pouvoir de le faire et que seul son mari décédé était légalement en capacité de mettre fin aux versements.
Elle espère une modification de la loi
Sa réclamation ayant échoué, la retraitée a ensuite entrepris de porter plainte pour faire valoir ses droits, mais là encore, la démarche s'est achevée sur une douche froide. Le tribunal a en effet confirmé la décision de rejeter sa réclamation, arguant que Manfred aurait dû prendre ses dispositions pour "lui léguer le droit de demander d'interrompre le versement". Versement qui était pourtant déjà interrompu au moment de la mort du retraité...
Loin de se résigner, Gabriele Greif a toutefois l'intention de continuer son combat pour faire annuler ce prélèvement inique et espère une modification du texte de loi responsable de la situation ubuesque dans laquelle elle se trouve. Pour l'heure, les virements correspondant à la pension de l'ex décédée de son défunt mari se poursuivent et lui ont déjà coûté près de 5000 euros.
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